lundi 4 novembre 2013

Le Centre ( 44 )





– Je peux savoir ce que vous faites dans mon bureau, Émilie ?
– Mais rien, Monsieur le Directeur, rien… C’était juste que…
– Que ?
– Je vous croyais parti… Vous étiez parti…
– Mais je suis revenu… La preuve… Ça me dit toujours pas ce que vous faites dans mon bureau…
– Rien… Rien… C’est juste que, d’en bas, j’ai vu que vous aviez oublié d’éteindre la lumière… Alors je suis remontée…
– Et vous avez eu besoin, pour ça, de rallumer mon ordinateur ?
– Votre ? Ah, oui, tiens… Lui aussi, vous avez oublié de l’éteindre…
– Vous y avez trouvé ce que vous y cherchiez ?
– Hein ? Mais j’ai aucune espèce de raison d’y chercher quoi que ce soit…
– Oh, que si ! Notre nouveau prototype intéresse beaucoup de monde…
– Je vous assure…
– Trêve de bavardages… Pour commencer donnez-moi la clef USB que vous avez si précipitamment jetée dans votre sac quand je suis arrivé… Allons ! Montrez-vous raisonnable… Ne m’obligez pas à vous fouiller… Ce serait aussi désagréable pour l’un que pour l’autre… Là… Voilà… Et maintenant vous allez me dire lequel de nos concurrents vous paie, en sous-main, pour jouer ainsi double jeu… Ce doit être très lucratif, je suppose… 
– Mais personne ! Personne !
– Les gendarmes sauront bien vous le faire dire…
– Les gendarmes ?!
– Évidemment les gendarmes… Vous saviez ce que vous risquiez, j’imagine, quand vous avez accepté ce « travail »…
– Mais non ! Pas du tout… Je…
– 375 000 euros d’amende et trois ans de prison…
– Hein ?! Mais je veux pas aller en prison… Et j’ai pas d’argent…
– Il fallait y réfléchir avant…
– Oui… Non, mais c’est mon copain…
– Votre copain ?
– Oui… Ça le passionne ce qu’on fait… Alors j’ai voulu lui faire plaisir… Lui montrer avant tout le monde… Il y a pas de danger avec lui…
– Oui, oh, alors ça !
– Je réponds de lui comme de moi-même…
– Vous êtes très naïve, Émilie…  Beaucoup plus encore que je ne l’imaginais… Personne ne peut jamais être complètement sûr de personne… Jamais…
– De lui moi je le suis, si !
– Et puis vous vous figurez quoi ? Que je laisserais mon ordinateur sans protection, sans même un mot de passe, s’il contenait des données sensibles ? Non… Elles sont en lieu sûr et c’est d’un simple leurre que vous vous êtes emparée… Le délit n’en est pas moins constitué…
– Vous allez porter plainte ? Me faire aller en prison ?
– Peut-être pas… Ça dépend…
– De quoi ?
– Vous êtes désarmante de naïveté et – j’ai sans doute tort – mais j’ai presque envie de croire à la fable du copain passionné par nos réalisations…
– Mais c’est vrai !
– Par contre vous reconnaîtrez avec moi que, même dans ce cas, il n’est pas possible de laisser un tel comportement impuni…
– Je veux pas aller en prison…
– Alors… Alors qu’est-ce qu’on leur fait aux grandes filles désobéissantes et curieuses qui fouillent, en leur absence, dans les affaires de leurs parents ? Hein ? Qu’est-ce qu’on leur fait ?
– Vous allez pas me… ?
– Répondez ! Qu’est-ce qu’on leur fait ?
– Vous allez pas me faire ça ? Vous allez pas me donner la fessée ?
– Bien sûr que si !
– Avec ça, là, que vous avez à la main ?
– Avec ça…
– Mais ça doit faire mal !
– C’est un peu le but recherché…
– Oui, mais…
– Mais ?
– Non… Rien…Non…  
– Alors… Allez, Emilie… Allez… On descend bien gentiment son pantalon et on baisse sa petite culotte…

1 commentaire: