jeudi 23 avril 2009

La classe des filles ( 28ème jour )

Nous, les filles, debout à droite de l’estrade. Et les garçons debout à gauche. En face, sur les chaises, des gens endimanchés qu’on ne connaissait pas. Qu’on n’avait jamais vus. Qui nous examinaient avec curiosité…

- C’est quoi tous ces pantins ?

Qui nous montraient du doigt. Qui commentaient à qui mieux mieux. Qui rigolaient...

- On doit vraiment avoir des billes de clowns…

- Chuuuuut !…

Le directeur arrivait, suivi de monsieur Ménisson et des deux surveillants de dortoir… Les applaudissements ont crépité…

- Merci, merci…

Il a sorti un papier de sa poche…

- Mesdames, Messieurs, Chers amis… C’est un honneur pour moi de vous accueillir ici aujourd’hui… Laissez-moi d’abord vous remercier d’avoir pris sur votre temps – si précieux – pour venir assister à cette cérémonie des prix qui nous tient tant à cœur… Votre présence ici est en effet la plus belle des récompenses pour nos pensionnaires qui ont fourni, tout au long de ce stage, des efforts méritoires n’ayant pas – il faut bien le dire – toujours été couronnés de succès malgré la patiente sollicitude de nos professeurs et la mise en œuvre obstinée des méthodes qui ont fait notre réputation… C’est pourquoi, comme les autres années – vous en avez maintenant l’habitude – ce n’est pas en fonction des résultats obtenus dans les différentes disciplines que nous avons établi notre palmarès, mais compte tenu du courage et de la docilité dont ont fait preuve nos élèves quand il s’est agi de recevoir les punitions qu’ils avaient méritées…

Il a regardé alternativement vers nous et vers les garçons. Encore nous. Encore les garçons. Encore nous…

- Honneur à ces demoiselles…

Il a marqué un long temps d’arrêt, s’est éclairci la gorge…

- A l’unanimité le prix d’Excellence a été attribué à… Raphaëlle…

- C’est toi !… Eh bien vas-y !…

- Allez !… Qu’est-ce t’attends ?… Faut que tu y ailles…

On m’a poussée. Je me suis laissé dériver jusqu’au directeur qui, tout sourire, m’a fait claquer deux bises sous les applaudissements nourris du public…

- Toutes mes félicitations !…

Monsieur Ménisson s’est avancé et m’a présenté quelque chose sur un joli petit coussin rouge…

- Ton prix…

C’était un martinet…

- Eh bien prends-le !

J’ai failli le faire tomber, l’ai rattrapé au vol…

- Tu sauras en faire bon usage, je n’en doute pas… Ou plutôt le confier à quelqu’un qui saura en faire très bon usage… Pour ton plus grand profit…

Dans le public on a réclamé…

- Qu’est-ce que c’est ?

- On voit pas !…

- Qu’elle le montre !…

Je l’ai brandi. Il y en a qui se sont avancés, pour mieux voir, tout au bord de l’estrade. On a encore énergiquement applaudi. Le directeur m’a fait signe de regagner ma place, a patiemment attendu que le calme soit revenu…

- Bien… Bien… Aux garçons maintenant…

Il a déplié un autre papier…

- A la majorité absolue le prix d’Excellence a été attribué à… Basile…

Qui s’est avancé à son tour…

- Quel salaud !…

Deux ou trois filles se sont retournées sur moi…

- Non, mais comment il cachait bien son jeu ce salaud !




Au dortoir, le martinet est passé de main en main…

- Ils se sont pas fichus de toi… Ca doit coûter une fortune un truc pareil… Tout sculpté et serti de pierres précieuses comme ça…

- C’est pas des vraies, tu parles !

- Quand même !… C’est de l’ébène le manche… Ou un truc comme ça…

- Et là, c’est de l’ivoire vous croyez ?

- Moi, c’est les lanières surtout qui m’impressionnent… Vous avez vu les lanières ?… Quand on te cingle avec ça tu dois le sentir passer…

Il n’arrêtait pas d’arriver des filles de tous les côtés. De tous les autres box…

- Tu vas t’en servir ?

Pernelle le leur a arraché des mains…

- Evidemment qu’elle va s’en servir… Et pas plus tard que tout de suite…

Elle m’a fait agenouiller au bord de mon lit…

- Relève ta robe !… Baisse ta culotte !… Là… Et maintenant explique-nous !… Explique-nous comment tu t’es débrouillée pour l’avoir le prix…

- Hein ?!… Mais c’est pas vrai !… J’ai pas…

- Ben voyons !… Non, mais à qui tu veux faire croire ça ?… Allez, dis-nous !… Dépêche-toi !…

- Je savais même pas que…

Elle a cinglé. A toute volée. Trois fois…

- Alors ?… Lequel tu t’es mis dans la poche ?… Le directeur ?… Ménisson ?… Tixier ?

- Mais personne !…

Une dizaine de coups. Rapprochés. Bien appuyés. J’ai gémi…

- Lequel ?

Encore d’autres. Plus rapides. Plus forts…

- Monsieur Ménisson…

- Ah, tu vois que tu peux te montrer raisonnable quand tu veux… Ménisson !… Je l’aurais parié… Tu lui as sorti le grand jeu, hein ?… Elle vous l’a volé, les filles, ce prix… Et en beauté !… Alors si il y en a qui veulent, vous gênez pas…

Elle m’a pesé de toutes ses forces sur la nuque, écrasé la figure dans les couvertures. Il y en a qui ont voulu. Je n’ai pas vu qui. Je n’ai pas su qui…




Elle m’a fait relever. A enfoui le martinet dans son sac…

- Confisqué… Il n’est pas à toi… Mais rassure-toi !… Tu auras l’occasion d’en tâter encore…

2 commentaires:

  1. http://rhedwaal.blog4ever.com/

    Un garçon, un élégant collège privé, des fessées de discipline.

    RépondreSupprimer
  2. Qui en 1960 n'a pas désiré, fille ou garçon, posséder des parents un peu sévères, fermes mais aimants ; rêvé de fréquenter un collège privé élégant et sévère quoique mixte, où de fréquents (mais légers) châtiments corporels sont administrés aux élèves – garçons ou filles – quand ils se montrent rebelles, paresseux ou dissipés ?

    « 1960 – Jeune garçon heureux dans l’élégant collège »
    (roman gratuit en texte intégral – formats Pdf, epub, kindle mobi, etc)

    Un jeune garçon, un élégant et sévère collège privé, des fessées de discipline…
    http://www.edition999.info/1960-JEUNE-GARCON-HEUREUX-DANS-L.html#forum1303
    http://rhedwaal.blog4ever.com/
    http://www.edition999.info/_Williams-K_.html
    http://www.pearltrees.com/williamsk
    Si liens non « cliquables » : entrer les liens dans la barre du navigateur ou entrer les mots : Rhedwaal blog4ever dans Google)
    Pages de redirection :
    http://rhedwaal2.blog4ever.com/
    http://rhedwaal3.blog4ever.com/

    RépondreSupprimer