lundi 10 février 2020

Les fessées d'Aurélie (1)



Origine de l’illustration : Hamonazaryan1 sur Pixabay.

Écran noir. Et impossible de faire quoi que ce soit. Tout était bloqué. Pas d’autre solution que d’appeler Ugo, le petit jeune, à la rescousse.
‒ Ugo, au secours !
Il a soupiré.
‒ Qu’est-ce t’as encore fabriqué ?
Il s’est levé, est venu se pencher pas-dessus mon épaule.
‒ Comme l’autre jour. Pareil. Je t’ai montré pourtant.
‒ Ben oui, mais
Son parfum. Subtil. Entêtant. Son souffle tiède dans mon cou. Ses longs doigts fins, que j’ai regardés courir, sûrs d’eux, sur mon clavier.
‒ Et voilà ! Le malheur est réparé. T’as regardé comment je faisais, cette fois, au moins ?
‒ Oui. Merci.
Je n’avais rien regardé du tout, obnubilée par ses mains.
‒ Tu sauras faire toute seule alors maintenant ?
‒ Je crois, oui.
‒ T’as intérêt, parce que sinon c’est la fessée.
J’ai ri. D’un rire un peu forcé.
Et je n’y ai plus pensé. Je me suis remise au travail.

Ça m’a sortie en sursaut du sommeil. Un rêve. Un rêve que je venais de faire. Si présent. Si troublant. Nous étions au bureau, Ugo et moi. Seuls. Tous les autres étaient partis. Mon ordinateur était à nouveau bloqué. Il s’escrimait dessus.
‒ Tu l’as fait exprès. Je suis sûr que tu l’as fait exprès.
‒ Mais non, Ugo, je te jure.
‒ Si, tu l’as fait exprès. Si !
Il était furieux.
‒ Oh, mais t’étais prévenue. T’étais pas prévenue ?
J’étais prévenue, oui, mais…
‒ Il n’y a pas de mais qui tienne. Cette fois, tu vas pas y couper. La fessée…
Et il m’empoignait. Il me couchait en travers de ses genoux. Je me laissais faire, tétanisée. Il me baissait ma culotte et il tapait. Sèchement. Une fesse après l’autre. Méthodiquement. Et ça devenait humide entre mes cuisses. Mouillé. Torrentiel.
Ça l’était encore, maintenant que j’étais réveillée. Ça l’était de plus en plus. Je ne parvenais pas à sortir de mon rêve.
Tu es folle, ma pauvre fille ! Tu es complètement folle. Un garçon qui a la moitié de ton âge…
Mais je me suis mise malgré tout à caresser, du bout des doigts, mes images. À me faire plus précise, plus insistante.
Benoît dormait paisiblement à mes côtés. Je me suis levée sans bruit. Dans la salle de bains, je me suis assise sur le rebord de la baignoire. Et je me suis laissée envahir.

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