Origine de l’illustration : Hamonazaryan1 sur Pixabay.
Écran
noir. Et impossible de faire quoi que ce soit. Tout
était bloqué. Pas
d’autre solution que d’appeler Ugo, le petit jeune, à la
rescousse.
‒ Ugo,
au secours !
Il
a soupiré.
‒ Qu’est-ce
t’as encore fabriqué ?
Il
s’est levé, est venu se pencher pas-dessus mon épaule.
‒ Comme
l’autre jour. Pareil. Je t’ai montré pourtant.
‒ Ben
oui, mais…
Son
parfum. Subtil. Entêtant.
Son souffle tiède
dans mon cou. Ses longs
doigts fins, que j’ai regardés courir, sûrs d’eux,
sur mon clavier.
‒ Et
voilà ! Le malheur est réparé. T’as regardé comment je
faisais, cette fois,
au moins ?
‒ Oui.
Merci.
Je
n’avais rien regardé du tout, obnubilée par ses mains.
‒ Tu
sauras faire toute seule
alors maintenant ?
‒ Je
crois, oui.
‒ T’as
intérêt, parce que sinon c’est la fessée.
J’ai
ri. D’un rire un peu forcé.
Et
je n’y ai plus pensé.
Je me suis remise au
travail.
Ça
m’a sortie en sursaut du sommeil. Un rêve. Un rêve que je venais
de faire. Si présent. Si troublant. Nous
étions au bureau, Ugo et moi. Seuls. Tous les autres étaient
partis. Mon ordinateur était à nouveau bloqué. Il s’escrimait
dessus.
‒ Tu
l’as fait exprès. Je suis sûr que tu l’as fait exprès.
‒ Mais
non, Ugo, je te jure.
‒ Si,
tu l’as fait exprès. Si !
Il
était furieux.
‒ Oh,
mais t’étais prévenue. T’étais pas prévenue ?
J’étais
prévenue, oui, mais…
‒ Il
n’y a pas de mais qui tienne. Cette fois, tu vas pas y couper. La
fessée…
Et
il m’empoignait. Il me couchait en travers de ses genoux. Je me
laissais faire, tétanisée. Il
me baissait ma culotte et il tapait. Sèchement. Une fesse après
l’autre. Méthodiquement. Et ça devenait humide entre mes cuisses.
Mouillé. Torrentiel.
Ça
l’était encore, maintenant que j’étais réveillée. Ça l’était
de plus en plus. Je ne parvenais pas à sortir de mon rêve.
Tu
es folle, ma pauvre fille ! Tu es complètement folle. Un garçon
qui a la moitié de ton âge…
Mais
je me suis mise malgré tout à caresser, du bout des doigts, mes
images. À me faire plus précise, plus insistante.
Benoît
dormait paisiblement à mes côtés. Je
me suis levée sans bruit. Dans la salle de bains, je me suis assise
sur le rebord de la baignoire. Et je me suis laissée envahir.
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