Je
m’étais engagée un peu à la légère. Parce que claquer le
derrière de Marie-Clémence devant une rangée de spectateurs
subjugués, bien sûr, oui, que l’idée me séduisait. Et que, de
son côté, elle la fascinait aussi. Même si c’était, à
l’évidence, de façon très ambiguë. Seulement, les trouver où,
ces spectateurs ? J’en étais à ma toute première
expérience. J’étais entrée comme par effraction dans l’univers
de la fessée. C’était un milieu qui m’était totalement
étranger. Et je n’y connaissais absolument personne.
Je
suis allée fureter sur Internet, du coup, et j’y ai découvert
qu’en réalité la fessée passionnait beaucoup de monde. Forums,
fils de discussion, blogs, petites annonces… Fessées données.
Fessées reçues. Fessées fantasmées. Il y en avait vraiment pour
tous les goûts. Je me suis inscrite. Ici ou là. J’ai d’abord
prudemment observé. J’ai ensuite participé à quelques échanges
sans jamais dévoiler vraiment mes batteries. De temps à autre je
recevais des messages en privé. Le plus souvent des hommes. Dont la
plupart n’aspiraient qu’à me flanquer de retentissantes fessées.
Ce n’était pas ce que je recherchais. Quant aux autres, leurs
intentions étaient on ne peut plus claires : la fessée n’était
pour eux qu’un prétexte. Ils espéraient m’attirer dans leur
lit. Tant et si bien que j’ai fini par ignorer superbement tout ce
qui était message d’origine masculine.
Et
puis, un jour, il y a eu Hélène avec qui, rapidement, le courant
est très bien passé. Qui n’aurait vu absolument aucun
inconvénient à me regarder travailler le fessier de Marie-Clémence.
Même si ce n’était pas ce à quoi elle aspirait principalement.
Ah ! Et elle aspirait à quoi, elle, alors au juste ? À
s’en prendre de sévères. Mais, de tout ça, elle préférait, et
de loin, qu’on parle de vive voix. En vis à vis.
Et
on s’est donné rendez-vous, un soir, dans un café. C’était une
femme d’une quarantaine d’années, brune, les yeux bleus, l’air
décidé. Qui est venue droit sur moi.
– T’as
l’air surprise…
– Oui.
Non. C’est-à-dire que je t’imaginais pas comme ça.
– Moi,
si !
Elle
a voulu qu’on entre tout de suite dans le vif du sujet.
– Bon,
alors je t’explique, puisque tu veux savoir. J’adore ça m’en
ramasser. Mais pas n’importe comment. Pas à n’importe quel prix.
Il faut qu’un certain nombre de conditions soient impérativement
réunies. Et je suis difficile. Très difficile. Si difficile qu’il
y a près de quatre mois que ça m’est pas arrivé.
Et
c’était quoi, ces conditions ?
Elle
a souri.
– Tu
serais intéressée ?
Peut-être.
Je savais pas. Fallait voir.
– D’abord,
la nana doit être plus jeune que moi.
– Ce
qui est mon cas.
– C’est
clair. J’ai le double de ton âge. À quelque chose près. C’est
humiliant. J’aime. Ensuite, il faut que ce soit une débutante.
Qu’elle hésite. Qu’elle tâtonne. Ce qui a quelque chose de
profondément attendrissant.
– Je
le suis plus, débutante.
– Bien
sûr que si ! C’est pas parce que t’as donné, en tout et
pour tout, une seule et unique fessée dans ta vie… T’as encore
plein de choses à apprendre, tu verras.
J’en
avais bien conscience.
– Mais
surtout, il faut qu’elle dégage quelque chose. De fort. De
puissant. De rapace. D’irrésistible. Et ça, tu l’as. Tu l’as
même à un point…
– Je
m’en rends pas compte.
– Ça
n’en a que plus de charme…
On a
gardé un long moment le silence, toutes les deux. Un silence qu’elle
a fini par rompre.
– Alors ?
Tu décides quoi ?
– C’est
oui.
Elle
s’est levée d’un bond.
– Bon,
ben on y va alors, allez !
– Tout
de suite ? Là ? Maintenant ?
– Maintenant,
oui. Depuis le temps que j’attends…
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