vendredi 4 décembre 2015

Escobarines: BTS (6)

Il est odieux. Avec tout le monde. Avec Marie-Laure. Qui laisse passer l’orage, impassible. Avec Samantha. Qui fond en larmes.

Son téléphone sonne…
– Oui… Non… Non… On verra…
Sonne encore. Il s’engouffre dans son bureau. Comme un furieux. Elles en profitent…
– Eh ben, dis donc !
– Sa femme le trompe si ça tombe…
– Ou son gamin accumule connerie sur connerie…
– À moins qu’on lui souffle dans les bronches en haut lieu…
Bénédicte se penche discrètement vers moi…
– On se voit à midi, hein…

Il tapote interminablement sur son portable…
– Monsieur, s’il vous plaît… Qu’est-ce que je fais pour le dossier Lartille ?
– Ce que vous voulez… Vous êtes payée à la fin du mois, non ? Alors démerdez-vous !
Et Marie-Laure éclate une nouvelle fois en sanglots…

Le même restaurant…
– Alors ? Raconte !
– Que je raconte ? Mais que je raconte quoi ?
– Ben, hier soir…
– Il y a rien eu du tout hier soir…
– Tu me prends vraiment pour une idiote, hein ? Tu marches comme un canard… T’as toutes les peines du monde à t’asseoir… Bien pire qu’hier… Et tu veux me faire croire qu’il y a rien eu !
– Il y a rien eu, non…
– Ben, voyons ! Non… Je vais te le dire, moi, ce qu’il y a eu… T’as pas voulu que j’assiste… Alors vous vous êtes retrouvés ailleurs… Tout simplement…
– Mais jamais de la vie enfin !
– S’il y a un truc dont j’ai horreur, c’est bien qu’on me roule dans la farine… Ah, tu veux jouer, ma petite ! Eh bien, on va jouer… Et, pour commencer, tu vas me réserver ta soirée…
– Ma soirée ? Mais pour quoi faire ?
– Tu verras bien… Et t’as intérêt, hein ! Parce que sinon demain matin tout le service est au courant que tu te ramasses des fessées par le patron… Et alors là j’te dis même pas…

– J’te présente Martial…
– C’est donc vous !
– C’est elle, oui ! Qui me soutient dur comme fer qu’elle y a pas eu droit hier soir… Bon… Mais on va voir ça… Elle va nous montrer… Eh, ben vas-y, toi ! Qu’est-ce t’attends ?
– Que je…
– Mais oui ! Allez ! Baisse-moi tout ça ! Il va pas en perdre la vue… Ah, ben voilà ! Et c’est bien ce que je disais… C’est tout frais… Hier soir il te l’a collée… Tu diras pas le contraire maintenant…T’es allée chez lui, c’est ça, hein !
– Mais pas du tout !
– Et tu couches avec, j’parie… Il t’en met une… Ça t’excite… Et vous vous envoyez en l’air par là-dessus… Ah, ben c’est du propre ! Qu’est-ce t’en penses, toi, Martial ?
– Qu’on peut pas laisser passer ça comme ça…
– Oui, hein ! Tu lui donnes ou je lui donne ?
– Donne-lui, va ! c’est toi qui te la supportes toute la journée au boulot…

Elle m’attire à elle… Me fait basculer sur ses genoux… Et elle tape… Lentement d’abord… Le temps de trouver son rythme… Et puis généreux… Enthousiaste… Elle s’interrompt brusquement…
– Il y a une petite surprise… Regarde qui c’est qu’est là…
– Mais…
– Marie-Laure, oui… Oh, mais t’inquiète pas… Elle dira rien…
Et elle reprend de plus belle…

– En tout cas, elle y trouve son compte notre petite stagiaire, je peux vous dire… Il y a des signes qui ne trompent pas…

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