24 juillet
– Tu
sais pas quoi ? Eh ben ça devait être toi… Et finalement
c’est moi…
– C’est
toi qui quoi ?
– Qui
y a eu droit la première derrière… À force de me prendre en
levrette fallait bien que ça finisse par le démanger Charles
d’aller voir ce que ça donnait de l’autre côté… Sans compter
qu’avec le contexte… Ben voilà… C’est fait…
– Et
alors ? Ça donne quoi ?
– Génial !
Tu peux pas savoir… Trop génial ! Il me tarde qu’une chose,
c’est de recommencer… Et de tenter l’expérience avec Jaufret…
– Avec
Jaufret !
– Oh,
ben oui… Oui… Il a une queue pile poil calibrée pour ça
Jaufret… Pas trop épaisse… Juste ce qu’il faut… Le sacré
top ça doit être par là avec lui… J’te choque ?
– Non…
Tu me choques pas, non… Je t’admire… T’as une façon
tellement naturelle de vivre tout ça…
– Bon,
mais et toi cette nuit ? T’as pris un sacré pied apparemment…
Si j’en juge par tes feulements jusqu’à deux heures du matin…
– Oui…
Si ! Et puis ce qu’il y a eu… Oh, à toi je peux bien le
dire… C’est dans les bras d’Enzo que j’ai joui à la fin…
En pensant à lui…
– Ah,
ben bravo…
– J’ai
résisté une fois… Deux fois… Mais la dernière…
– Et
tu culpabilises… Te connaissant…
– Un
peu quand même… Mais pas vraiment… Moins que j’aurais cru…
Parce que, de son côté…
– Il
avait Mélanie en tête…
– Voilà,
oui… Il s’est pas rendu compte, mais il y a deux ou trois trucs
qui me font penser que oui… Oui… Sûrement…
– Ben,
tu parles ! Après la petite séance d’hier soir à table…
C’était couru…
– Ce
qui m’inquiète… Il m’obsède cet Enzo… Il m’obsède
vraiment…
– Couche
avec… C’est le seul moyen de te le sortir de la tête…
– À
moins que…
– À
moins que, oui… Comme tu dis… À moins que ça fasse l’effet
inverse… Ça, on peut pas savoir… C’est un risque à courir…
– Ce
serait autre chose, ça, de coucher… De coucher vraiment… Je peux
pas faire ça à Gilles… Là, par contre, comment je
culpabiliserais !
– Il
y a vraiment pas de quoi ! Parce qu’attends ! Faut pas se
faire d’illusions… Ça va pas durer nos parties de jambes en
l’air avec nos chers maris… Dès qu’on sera rentrés… Que
Mélanie aura disparu de la circulation… on va à nouveau faire
tintin toutes les deux… Alors là je te parie ce que tu veux… Et
moi, j’ai pas du tout envie, à mon âge, de me retrouver au régime
sec… J’ai déjà donné, merci… Alors Jaufret, oui, Jaufret…
Je le garde… Parce qu’un amant comme ça… À tous points de
vue… Je suis pas près d’en dégoter un autre… Et, en TGV,
Toulon est à trois heures de Lyon… Quant à culpabiliser… Oui,
ben alors là pas question… Il n’aura qu’à s’en prendre qu’à
lui-même Charles… C’est pas faute d’avoir tiré tant et plus
la sonnette d’alarme…
10 heures 30
– Hou
la la ! Tu verrais l’état de mes fesses…
– Ça,
j’me doute… Parce qu’il y est pas allé de main morte Jacques
hier soir…
– Tu
veux que je te montre ?
Elle
n’a pas attendu la réponse… Elle a baissé pantalon et culotte…
Jusqu’aux genoux… S’est retournée…
– Effectivement…
Comment il t’a arrangée !
– Oui,
hein…
– Ça
te fait mal ?
– Ah,
ben ça ! J’en ai pas dormi de la nuit… Dès que je
bougeais… Dès que quelque chose frottait dessus… Et puis alors
je te dis pas pour m’asseoir…
– Et
Ludovic ? Qu’est-ce tu vas faire ? Tu l’as vu ? Tu
lui en as parlé ?
– Oui…
Oui, mais… Non, parce que j’ai réalisé un truc, là… Tu sais
ce que c’est la différence avec avant ? C’est que Gabriel
il y avait que nous… Nous deux… Personne voyait… Personne
savait… Sauf l’écrivain, là, pour le faire le bouquin… Mais
ça compte pas, ça… Du coup, quand il m’en mettait une Gabriel,
je filais droit après… J’avais pas envie qu’il recommence…
J’avais horreur de ça la fessée… J’ai toujours horreur
d’ailleurs… Sauf qu’ici, avec Jacques, vous êtes là… Vous
assistez… Ou si vous assistez pas vous entendez… Et… c’est
pas que j’aime ça que vous soyez là… Non… Au contraire…
J’ai tellement honte… Mais j’ai quand même envie que vous
voyiez… Que vous me voyiez avoir honte… Je sais pas pourquoi…
C’est dur à expliquer… C’est tout confus dans ma tête… Mais
je donnerais tout pour ça… Pour avoir honte devant vous… Alors
du coup même que ça fasse un mal de chien les fessées… Que j’aie
ça en horreur… Tu comprends ?
– Je
crois, oui… Au moins un peu…
– Je
suis cinglée, hein ?
– Bien
sûr que non…
Elle
a remonté sa culotte… L’a ajustée à la taille… A remis le
pantalon en place…
– Si !
Sûrement quand même un peu… Mais bon… En tout cas qu’est-ce
que ça me fait du bien de parler avec toi…
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