jeudi 11 novembre 2010

Escobarines: Fringues ( 4 )





Un pas. Quelqu’un s’est approché. Eloigné. Approché de nouveau…
- Te retourne pas…
Chuchoté à son oreille… Une voix féminine…
- Et ne bouge pas !… Ca te va très bien le manche de la cravache dans le derrière comme ça…
- Il y est pas vraiment…
- Mais il y sera… Un jour ou l’autre il y sera… Pour ça tu peux compter sur moi… Bon, mais en attendant tu te tais… Et tu me laisses profiter tranquillement du spectacle que tu m’offres si gentiment…
Encore ses pas. Le silence. Longtemps. Un rire étouffé. Sa voix à lui, le patron…
- Comme tu veux… Tu fais comme tu veux… Tu as carte blanche…
Elle est revenue…
- Alors, à ton avis, qu’est-ce qui va se passer maintenant ?… Je vais te laisser là, toute seule, à attendre, pendant des heures, que des gens viennent ?… Des gens qu’on aura convoqués tout exprès… Des gens devant qui mon mari viendra te fouetter comme tu le mérites… C’est ça que tu attends, hein ?… Eh bien non !… Ce sera pour une autre fois… Pour le moment on va monter discuter un peu toutes les deux… Tu me rejoins là-haut…
Et elle a entamé l’escalier sans se retourner…

- Oui, entre !… Tu t’es rhabillée !… Qui t’a dit de te rhabiller ?…
- Hein ?… Personne, mais…
- Et frondeuse avec ça !… J’aime… Alors comme ça on vient se faire donner régulièrement la fessée au magasin par mon mari… Tu sais que c’est très vilain ?… Et que je suis très en colère contre toi ?… D’autant que tu as des idées bien précises derrière la tête, je suppose…
- Oh non, non… Pas du tout, non…
- A qui tu veux faire croire ça ?…
- Si, mais c’est vrai, hein !…
- Ben voyons !… De toute façon – et quoi qu’il en soit – quand on est une jeune femme qui se respecte – on n’offre pas comme ça son derrière à fesser à un homme sachant que tout peut, à tout moment, déraper… Non… Si on y tient absolument, si on ne peut pas s’en passer, on trouve une autre femme pour se faire corriger… Une femme avec qui on se sentira pleinement en sécurité et qui s’y prendra, à l’évidence, beaucoup mieux… Non ?… Tu ne crois pas ?…
- Ben si, si, mais…
- A la bonne heure… Tu vois que tu peux te montrer raisonnable quand tu veux… Bon, mais ne perdons pas de temps !… En position !… On va faire rougir ce gentil petit popotin qui en crève d’envie… Là… Tu es prête ?… Bien calée ?… En route… On commence par baisser cette petite culotte que tu n’aurais jamais dû remettre et… Mais sursaute pas comme ça !… Tu t’attendais bien à ce que ça tombe, non ?…
- Ben oui, oui, mais pas si tôt…
- Tais-toi donc !… Je t’ai rien demandé… Je veux plus t’entendre…
Et elle a tapé. A grands coups rapprochés…
- Joli le jeu de jambes, là… Très joli… Il montre bien ce que tu as à montrer… Dans les moindres détails… On ne s’en lasse pas… Allez, encore !… Et tu as une très belle voix… Si, si, c’est vrai… C’est pas pour te flatter… Très expressive… Très profonde… Bien à fond on va l’exploiter… Allez !…
Et ça s’est encore accéléré…
- Non, mais c’est pas vrai !… Je rêve… Non, mais c’est pas vrai que tu mouilles ?… Oh, la vilaine !… Tu n’as pas honte ?… Au coin !… Au coin tout de suite !… Et tu bouges pas de là… Sinon t’auras affaire à moi…

C’était un vieux papier à fleurs de dans le temps. Derrière, le silence. Elle est partie. Elle est revenue. Elle a feuilleté une revue… Encore partie… Encore revenue… La porte s’est ouverte… Lui…
- Tiens, je t’amène du renfort… Cette petite blonde… Depuis le temps qu’elle rêve d’en tâter… Avance, ma chérie !… Avance !… Elle va pas te manger la dame… Et, ah oui, inutile que tu les présentes toutes les deux… Elles se connaissent très bien…
- Quelqu’un t’a dit de te retourner, toi ?… Non ?… Eh bien alors !…
- Il y en aura encore une autre après… Je te la garde au chaud en bas… Le temps que tu finisses avec celle-là…

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