- S’ils s’imaginent que j’aurais rien de plus pressé que de me précipiter là-bas !… Non, mais ils rêvent… Qu’ils y restent !… Entre eux… Tous les deux… Tant qu’ils veulent… Ils sont quand même trop dans leur genre, avoue !… Paul, c’est exactement la même chose : il m’appelle tous les tournants de lune et il est pas foutu de me parler d’autre chose que de leurs petites affaires qui marchent à merveille… Ce que moi je vis, ce que moi je fais il s’en tamponne complètement… Du moment que je le trompe pas, le reste… Tu vas pas me dire que c’est normal qu’après à peine un an de mariage un type il se préoccupe aussi peu de sa femme… En fait tu sais ce que je crois ?… C’est qu’il m’a épousée, moi, mais que ça aurait pu tomber sur n’importe qui… Il lui en fallait une… On sait pas trop pourquoi d’ailleurs… Pour le statut d’homme marié ?… Parce qu’il trouvait ça beaucoup plus gratifiant que de rester un éternel fils à maman ?… Que ça lui donnait l’illusion de couper le cordon ?… Pour que je lui fasse un gamin ?… Qu’on perpétue ensemble l’auguste lignée des Dorlandier ?… Encore faudrait-il qu’il en soit plus un lui-même de gamin !… Et qu’il réussisse à bander un minimum… Au moins une fois de temps en temps… Bon, mais allez !… On descend ?… Je leur ai dit qu’on mangerait avec eux… Ca te dérange pas ?…
- Eux ?… Qui ça, eux ?…
- Ben, Dorothée et Philibert, tiens !… Qui tu veux d’autre ?…
Elles se sont penchées l’une vers l’autre par dessus la table, se sont chuchoté quelque chose à l’oreille. Ont éclaté de rire…
- Qu’est-ce qu’il y a de si drôle ?…
- Rien… Non, rien…
Elles ont repris leur sérieux. Et leur repas. Et lui le cours de son exposé sur la variabilité des indices boursiers…
- T’es chiant, mon pauvre Philibert… Tu peux pas décrocher cinq minutes ?…
Il a semblé ne pas entendre, a imperturbablement poursuivi…
- Prends par exemple les obligations américaines…
Alors elles l’ont singé. Toutes les deux. Ses mimiques. Ses expressions. Ses gestes de la main. En grands fous rires…
- Ca suffit, Zélia !… Ca suffit !…
Elles ne se sont pas interrompues…
- Méfie-toi bien !… Tu sais ce qui t’est arrivé hier soir ?… Ca pourrait bien recommencer… Et sans tarder…
- J’m’en fous !…
Et elle m’a tiré un bout de langue tout rose…
- File !… Monte immédiatement dans ta chambre !… Et je le répéterai pas deux fois…
Elle s’est aussitôt levée, engouffrée sans un mot dans l’escalier…
- Vous allez vraiment lui faire ?…
- Evidemment que je vais lui faire !… Elle l’a cherché, non ?…
- Oui, mais moi aussi, si on va par là, j’ai mérité… Autant qu’elle…
- S’il ne tenait qu’à moi… Mais ce n’est pas à moi de juger de ce que vous méritez ou pas…
Il n’a pas réagi, absorbé dans la contemplation attentive de quelque chose au loin. Elle, elle a imperceptiblement haussé les épaules…
- On y va ?…
- Tu es sûre ?… Tu es sûre de pas le regretter ?…
- Oui… De toute façon je lui ai promis à Dorothée ce matin…
- Eh bien alors, allez !…
- Entrez !…
Ils étaient assis tous les deux, côte à côte, sur le bord de leur lit…
- Désolés de vous déranger, mais Zélia tenait absolument à venir présenter ses excuses à Philibert pour la façon inadmissible dont elle s’est comportée tout à l’heure…
- Pardon… Je suis navrée… Je sais pas ce qui m’a pris… Cela ne se reproduira plus… Je vous promets…
- Tu n’en es pas quitte pour autant… Parce que tu sais ce qu’on avait dit après l’épisode de Mont-de-Marsan… Que si tu recommençais tu n’y couperais pas… Et que je n’hésiterais pas à sévir devant la personne même à qui tu aurais manqué de respect… On l’avait dit ou pas ?…
- Oui… Si… On l’avait dit…
- Bien… Alors tu sais ce qui t’attend…
J’ai tiré la chaise, me suis installé, l’ai fait pivoter face à eux…
- Allez…
La jupe elle se l’est laissé dégrafer sans opposer la moindre résistance. Mais la petite culotte de nylon blanc elle a voulu la retenir en s’agrippant, des deux mains, à l’élastique…
- N’aggrave pas ton cas !…
Elle a lâché prise. C’est tombé à ses pieds et elle s’est dissimulée, d’instinct, de ses mains ramenées devant elle en coquilles…
- Enlève-les !… Eh bien ?… Tu comprends ce qu’on te dit ?…
Elle a obéi. Philibert l’a fixée en bas. Dorothée au visage. Longtemps. Jusqu’à ce que je la fasse basculer enfin, derrière offert, en travers de mes genoux…
bravo, j'adore votre récit, on s'y croirait il faut fesser ces deux insolentes.
RépondreSupprimerHummm Voici que l'imagination se régale...
RépondreSupprimerMerci François.
Merci à tous les deux... J'espère que les épisodes suivants vous apporteront tout autant de satisfaction...
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