jeudi 18 décembre 2014

Fessées croisées (5)

19 juillet


– Quand même… Quand même… La question que je me pose, c’est qu’est-ce qu’elle a bien pu venir fiche ici…
– Ah, ça !
Et Christine s’est retournée sur sa serviette de plage…
– Non, je sais pas, moi ! Parce que mon mec chercherait du boulot, je resterais avec… Je filerais pas me dorer le cul au soleil… Et chez ses parents à lui en plus…
Elle a fait claquer l’élastique du maillot contre sa fesse…
– Elle sait bien ce qu’elle fait, va ! Mais la v’là, tiens ! Tu vas pouvoir lui poser la question…

– Oh, il a pas besoin de moi… Il peut se débrouiller tout seul… Il est grand… Non… Et puis je serais plus un handicap qu’autre chose… Je sais trop bien comment ça se passerait… Parce que quand il m’a sous la main Bruno il peut pas s’empêcher… Il pense plus qu’à ça… Et comme moi, de mon côté, je laisse pas ma part aux chiens, c’est des coups à pas s’endormir avant quatre heures du matin, ça… Et à pas se lever avant trois heures de l’après-midi le lendemain… Pour chercher du boulot, c’est vraiment pas le top…



13 heures


Elle est passée à table dans son petit bikini à fleurs… Jacques lui a jeté un regard noir, mais n’a rien dit…
– J’ai vu Maxime ce matin… Je lui en ai reparlé… C’est bien ce que je disais, hein…
Geneviève a soupiré…
– Oh, non ! Ça va pas recommencer !
– Je recommence pas… Mais n’empêche que c’est bien ce que je disais… Il est parti en courant Charles…
Jacques s’est levé…
– Bon… Cette fois ça suffit… Ça suffit vraiment… Fiche-moi le camp ! Dans ta chambre… Où tu veux, mais fiche-moi le camp… Tant que tu ne te comporteras pas de façon civilisée, je veux plus te voir à table…
Il l’a empoignée sous les aisselles… Soulevée… Traînée vers la porte…
– Vous avez pas le droit… J’ai le droit… J’ai le droit d’être là si je veux…
En se débattant, elle a accroché, avec les pieds, la table d’angle qui a basculé… Cactus, téléphone, statuette égyptienne, tout est allé s’écraser au sol dans un grand fracas… Elle a profité du moment de flottement qui s’en est suivi pour lui échapper et tenter de venir se rasseoir… Il ne lui en a pas laissé le temps… Au moment où elle allait toucher au but, il l’a rattrapée… Saisie à bras-le-corps… Un cri… De douleur… De douleur et de stupéfaction…
– Elle m’a mordu ! Mais elle m’a mordu ! Cette folle m’a mordu…
Effectivement… Dans le gras du bras… Et elle y était allée de bon cœur… Deux petits filets de sang serpentaient à toute allure en direction du pli du coude…
– Oh, mais alors là, tu vas me payer ça, ma petite… Je peux te dire que tu vas me payer ça…
Il lui a passé un bras autour de la taille, l’a courbée sur son genou… Lui a dégagé une fesse, la culotte du maillot ramenée au milieu dans la raie… Et puis la deuxième… Et il a tapé… Une fessée… Une vraie fessée… Longue… Déterminée… Retentissante… Qui ne lui a pas arraché un cri… Pas une larme… Tout au plus quelques gémissements à la fin…
– Là ! Et je te conseille de te tenir à carreau dorénavant… Sinon…
Il l’a lâchée… C’est d’elle-même qu’elle a, aussitôt, pris, la direction de la porte… Aussi vite qu’elle a pu… Sans un mot… Sans même prendre le temps de remettre sa culotte en place… Tous les regards sont restés rivés, jusqu’à ce qu’elle disparaisse, à son derrière écarlate…
Jacques s’est rassis…
– On va enfin pouvoir manger tranquilles…



14 heures 30


– Jamais j’aurais cru ça de Jacques…
– N’importe qui si on le pousse à bout…
– Oui, mais quand même… Jacques…
– Le type aussi, dans le bouquin, il était à cent mille lieues d’être comme ça… N’empêche qu’elle a quand même fini par arriver à ses fins… Bon, mais c’est pas tout ça… Qu’est-ce qu’on fait, nous ?
– Un petit tour à Toulon ?
– Eh bien, allez ! En route…

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