Bon,
mais commenter des vidéos de fessée, comme ça, quasiment tous les
soirs, c’était bien. C’était même très bien. Mais les
regarder ensemble, côte à côte, ç’aurait été encore mieux,
non ?
Elle
ne demandait pas mieux, Andrea. Ah, non, alors ! Au contraire.
Ça faisait même déjà un sacré moment que, de son côté, ça la
démangeait de me le proposer.
– La
seule chose, c’est que, si ça t’ennuie pas, je préfèrerais que
ça se passe chez toi. À cause des voisins. Parce que, chez moi, les
murs sont quasiment en carton-pâte.
Coxan
s’est frotté les mains, ravi.
– Ce
qui signifie, à l’évidence, qu’elle ne compte pas se contenter
de regarder sagement des vidéos en ta compagnie. Ça sent la fessée
à plein nez, ça… Maintenant, à toi de bien savoir mener ta
barque.
– Salut !
Toute blonde toute menue, souriante, l’air mutin.
– Eh
ben, entre ! Reste pas là ! Assieds-toi ! Mets-toi à
ton aise !
– Ça
fait tout drôle… En douce que je te voyais pas du tout comme ça…
– Ah,
oui ! Et tu me voyais comment ?
– Je
sais pas… Mais pas comme ça… Plus grande. L’air plus sévère.
Plus intimidante en fait.
– T’es
déçue ?
– Oh,
non ! Non ! Pas du tout, non. Va pas croire ça…
J’ai
lancé une vidéo.
– Allez,
on perd pas de temps. On entre dans le vif du sujet.
C’était
l’histoire d’une jeune femme qui avait accepté une peine de
substitution : cinquante coups de badine en lieu et place de
trois ans de prison. La caméra s’attardait complaisamment sur les
préparatifs : lecture du jugement, déshabillage. Une femme
médecin lui faisait subir un examen médical en règle. Puis deux
assistantes prenaient tout leur temps pour l’installer sur la table
d’exécution, lui enserrer poignets et chevilles dans des bracelets
en cuir, lui attacher la taille avec une longue ceinture, les genoux
avec une autre.
Andrea
a frissonné.
– T’as
tout le temps d’appréhender quand ça dure des éternités comme
ça… Ce qui fait partie de la punition, faut croire.
– Le
pire moment… Ou le meilleur, c’est selon.
Elle
a levé les yeux sur moi, hoché la tête, souri.
L’exécutrice
s’est enfin présentée. Elle a vérifié que tout était bien en
place, les bracelets et les liens suffisamment serrés. Elle a choisi
soigneusement une badine parmi un lot d’une demi-douzaine, l’a
fait claquer en l’air, s’est lentement approchée.
Le
premier coup est tombé.
Andrea
a fermé les yeux, tressailli.
Les
autres ont aussitôt suivi, méthodiques, réguliers.
Elle
les a regardés s’inscrire, fascinée, en longues traînées
rosâtres sur les fesses impuissantes de la condamnée.
La
femme médecin a réclamé une interruption, vérifié que la
condamnée était en état de supporter son châtiment, fait signe
que oui… oui… il pouvait se poursuivre.
– T’as
aimé ?
– Oui.
– Ça
a pas l’air.
– Oh,
si, si ! Seulement…
– Seulement ?
– Je
préfère quand elles crient…
– Elle
a bien crié…
– Pas
vraiment. Pas comme j’aime. C’était trop étouffé. Pas assez
abandonné. Non, et puis aussi…
– Et
puis aussi… entravée comme elle l’était, elle pouvait pas se
contorsionner et gigoter, laisser voir tout son saoul tout ce qu’elle
a à montrer. Et ça, t’adores…
– Hein ?
Mais comment tu le sais ?
Oui, c'est vrai, ça, comment elle le sait (dit celle qui n'a rien lu d'il y a 15 ans...)
RépondreSupprimerOn ne se rend pas forcément compte du monceau d'informations qu'on laisse passer sans s'en apercevoir.
RépondreSupprimer