Villiam
Thomas Smedley. One day in June.
– Va-t-en,
Guillaume, allez, va-t-en maintenant ! S’il te plaît…
– Tu
me chasses ?
– Tu
sais bien que non. Mais du labeur m’attend.
– Il
peut encore attendre.
– Holà,
non ! Si je n’ai point fini ma besogne quand la maîtresse va
rentrer…
– Eh
bien ?
– Eh
bien je passerai un sale quart d’heure.
– Elle
va te punir ?
– Qui
sait ?
– Elle
te punit quelquefois ? Oui, hein ! Comment ? Attends !
Dis rien ! Laisse-moi deviner… Elle te donne des fessées.
– Que
tu es bête !
– Tu
as rougi…
– Mais
non !
– Ah,
si, si ! Et tu rougis encore. C’est que c’est vrai alors si
tu rougis ! Souvent elle t’en donne ? Tu l’as eue quand
la dernière fois ? Hier ?
– Jamais
de la vie !
– Fais
voir !
– Que
je… Non, mais et puis quoi encore ?
– Tu
veux pas ?
– Bien
sûr que non !
– Ben,
tiens ! Et pour cause… Elle a tapé fort ? Elles sont
très rouges ? Tu peux au moins me dire si elles sont rouges.
– Mais
non qu’elles sont pas rouges. Elles peuvent pas être rouges
puisque j’en ai pas eu, j’te dis.
– Jamais ?
– Jamais !
– Ma
pauvre ! Tu sais pas ce que tu perds.
– Hein ?
– Ben,
oui ! T’aimerais… Je suis sûr que t’aimerais…
– Non,
mais ça va pas ? T’es vraiment pas bien par moments, toi,
hein !
– Qu’est-ce
t’en sais que t’aimerais pas ?
– Je
le sais.
– Comment
tu peux savoir puisque t’en as jamais reçu ?
– Je
le sais quand même.
– Parce
que t’en as reçu alors. Tu vois bien que t’en as reçu ! Tu
m’as menti. Effrontément. Ça en mérite une, ça…
– La
voilà ! Ma patronne… La voilà. Pars, Guillaume, pars, je
t’en supplie.
– Pas
avant que tu m’aies promis.
– Promis
quoi ?
– Que
tu me laisseras t'en donner une de fessée. Pour m’avoir menti.
– Sûrement pas!
– Alors je reste.
– Je promets… Je promets…
– Sûr?
– Sûrement pas!
– Alors je reste.
– Je promets… Je promets…
– Sûr?
– Mais
oui !
– Jure-le !
– Je
le jure. Mais va-t-en ! Va-t-en !
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