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C’est
à l’École hôtelière qu’on avait sympathisé tous les cinq. Et
on était restés en contact une fois nos diplômes obtenus. On se
voyait souvent. On passait, de temps à autre, un week-end ensemble.
Curieusement, aucun d’entre nous n’avait finalement fait carrière
dans l’hôtellerie ou la restauration. On souffrait, du coup, de ce
qu’on appelait, entre nous, le syndrome de « la cuisine
rentrée. » Et on se lançait des défis.
– Challenge
Forêt noire !
Ou…
– Challenge
croustade de ris de veau aux morilles.
Et
chacun avait à cœur de donner le meilleur de lui-même.
C’est
Benoît qui a eu l’idée. Ou peut-être Kevin. En tout cas l’un
des deux garçons.
– Et
si on faisait comme à la télé… L’émission, là… Un dîner
presque parfait.
– Et
ce serait quoi, le prix ? Pas de l’argent quand même !
– Une
fessée !
– Comment,
ça ?
– Le
gagnant – ou la gagnante – flanquerait une fessée au
perdant – ou à la perdante –.
Armelle
s’est récriée.
– Ça
va pas, non ? Vous êtes pas bien, il y a des jours.
J’ai,
moi aussi, protesté. Du bout des lèvres.
– Vous
avez de ces idées !
Mais
Aurélie, elle, elle était partante.
– Parce
que vous faites les malins, les mecs, mais moi je suis bien
tranquille que c’est l’un de vous deux qui va y attraper. Et
même, avec un peu de chance c’est moi qu’aurai le plaisir de la
lui aministrer cette fessée.
Armelle
a fini par donner, elle aussi, son accord. Après tout, elle n’avait
guère qu’une chance sur cinq de perdre et comme c’était l’une
des meilleures d’entre nous.
Quant
à moi, je me suis bien fait tirer un peu l’oreille, pour la forme,
mais j’ai fini par me ranger à l’avis de la majorité.
Pour
la forme, oui. Parce qu’en réalité je buvais du petit lait. Une
fessée ! Des éternités que j’aspirais à en recevoir une.
Depuis deux ans. Depuis que Jean m’avait initiée à ces plaisirs
douloureux, mais si savoureux. J’allais perdre, ah, ça, sûr que
j’allais perdre. J’allais faire ce qu’il fallait pour.
Discrètement, pour que personne ne se doute de rien, mais j’allais
perdre.
Et
j’imaginais la main de Kevin s’abattant sèchement sur ma croupe,
y déposant impitoyablement de brûlantes rougeurs. Ou bien celle de
Benoît, sans doute moins âpre, moins percutante, mais infatigable
et, au bout du compte, tout aussi efficace.
Il y
a d’abord eu Kevin, puis Armelle, puis Benoît. Qui avaient, tous
les trois, sorti le grand jeu. Qui nous avaient concocté des repas
impeccables.
J’ai,
le samedi suivant, brillé à mon tour de tous mes feux. Sauf pour le
dessert. Que j’ai délibérément et lamentablement raté. Ma note
allait inévitablement s’en ressentir et j’allais l’avoir,
cette fessée tant désirée. J’allais l’avoir. Et devant eux
tous en plus ! J’étais aux anges.
Restait
quand même à venir la prestation d’Aurélie. Dont je savais que
je n’avais strictement rien à craindre. Tout, quand elle
cuisinait, était toujours absolument irréprochable.
Sauf
que ce jour-là… La sauce de son saumon à l’oseille était en
liquette. Quant à son tiramisu, il est resté dans les assiettes.
– Je
suis désolée.
Oui,
ben ça, elle l’était pas tant que moi.
– Je
sais pas ce qui s’est passé.
Je
le savais, moi, ce qui s’était passé. Je le savais même très
bien. Quelle garce ! Non, mais quelle garce !
Mais,
en attendant, c’est elle qui s’est retrouvée, robe relevée
au-dessus de la taille, en travers des genoux de Benoît. Un Benoît
qui, après quelques petites tapes-préludes, a rapidement pris sa
vitesse de croisière. Comme il y allait ! À grandes claques
tonitruantes qui s’abattaient dru sur son derrière. Qui l’ont
très vite égayé d’un rouge flamboyant du plus bel effet.
Je
l’encourageais mentalement. « Allez, vas-y, Benoît, !
Vas-y ! Elle en veut ? Donne-lui en ! Donne-lui en
même tellement que ça lui en fasse passer définitivement
l’envie. » Et on aurait dit qu’il m’entendait. Parce que
de plus en plus fort il tapait. Et de plus en plus vite.
Quand
il s’est enfin arrêté, j’ai fait remarquer…
– C’était
pas une vraie fessée ! Une vraie fessée, ça se donne
déculottée.
Une
brève hésitation et puis il la lui a baissée, la culotte. Et il a
tout repris à zéro.
J'imagine ça à la télé lol.
RépondreSupprimerSûr que ça manquerait pas de sel, mais faut pas rêver…
RépondreSupprimerNan, faut pas rêver...
RépondreSupprimerUn jour, peut-être…
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