James Tissot The
Gallery of HMS Calcutta (Portsmouth) (vers 1876) Souvenir d’un bal
à bord.
Embarquements ne devait pas avoir de suite, mais sur la suggestion d'Helea (que vous pouvez retrouver ici http://chroniquespetitecigale13.blogspot.fr ) un deuxième épisode est venu compléter le premier. Qu'elle en soit remerciée.
EMBARQUEMENTS (2)
Pour
le bal de bienvenue du capitaine elle avait revêtu une superbe robe
blanche ornée de gros nœuds jaunes.
Et
j’ai, bien sûr, été le premier à l’inviter à danser.
– Tu
es absolument ravissante.
– Merci.
– Et
je suis aux anges de pouvoir faire cette traversée avec toi.
– Ce
qui m’expose, j’en ai bien peur, à huit jours de fessées quasi
quotidiennes.
– Peur ?
– C’est
une façon de parler.
– Celle
d’hier soir ne semble pas t’avoir vraiment déplu.
– Veux-tu
bien te taire !
– Tu
t’es montrée très expressive.
– On
a entendu, tu crois ?
– Tes
voisins les plus proches, ça ne fait pas l’ombre d’un doute.
– Lesquels
voisins sont d’ailleurs, pour l’heure, accoudés là-bas, au
bastingage.
– En
effet.
– Nous
sommes suffisamment à l’aise ensemble, toi et moi, et ce depuis
suffisamment longtemps, pour que je puisse me permettre de te
demander une faveur.
– Je
t’écoute.
– Je
vais aller prendre place à leurs côtés et jouer les belles
indifférentes, dissimulée derrière mon éventail. Et toi, pendant
ce temps-là…
– Compris.
Va vite…
Ils
l’ont d’abord poliment ignorée. Et puis ils se sont enhardis.
Elle d’abord. Qui lui a jeté de brefs regards, à plusieurs
reprises. Qui a murmuré quelque chose, en riant, à l’oreille de
son compagnon. Son regard s’est attardé sur son dos, sur ses
reins, et puis, plus longuement sur sa croupe. Elle a encore
chuchoté, toujours en riant. Lui aussi a ri. Plus ouvertement. Et
s’est goulûment et longuement repu de ses fesses sous la robe.
Elle
est revenue et on est retourné danser.
– Alors ?
Elle
m’a écouté avec infiniment d’attention.
– Et
c’est tout ?
– C’est
pas si mal, non ? Ce qu’il y a de sûr, en tout cas, c’est
qu’ils vont désormais être très attentifs à ce qui se passe
dans ta cabine. Surtout quand je viendrai t’y rejoindre. Et ils ne
seront sans doute pas les seuls d’ailleurs. D’autres aussi, ici
ou là, ont dû entendre. Ou entendront.
Elle
s’est laissée aller contre moi.
– Et
c’est une situation qui ne semble pas faite pour te déplaire,
avoue !
– Tu
ne devrais pas être censé t’en apercevoir.
On a
valsé un long moment en silence, les yeux dans les yeux.
– Je
peux te poser une question ?
– Dis
toujours…
– Une
question à laquelle, jusqu’à présent, tu n’as jamais voulu
répondre.
– Oh,
toi, je te vois venir.
– Ces
fessées, de ma main, que tu sollicitais si obstinément jadis, elles
avaient pour but de te punir de quoi ?
– Tu
veux vraiment savoir ?
– Puisque
je te le demande…
– Tu
me punissais d’être amoureuse de toi. Alors que je n’en avais
pas le droit. Que j’étais fiancée à un autre.
– Et
aujourd’hui ? Je te punis de quoi ? De la même chose ?
Tu n’as toujours pas le droit. Tu es mariée cette fois. À moins
que…
– Tais-toi !
Je t’en supplie, tais-toi !
La voilà, la suite ! Merci François-Fabien.
RépondreSupprimerHeu, un troisième épisode ? J'abuse ? Ok, je me tais lol.
Tu serais pas un peu gourmande, toi, des fois? ;)
RépondreSupprimerRhoo, si peu.
SupprimerBen, voyons! ;)
SupprimerLe tableau, encore plus que d’habitude, s’accorde à merveille xD. Sans doute vous êtes un expert en peinture.
RépondreSupprimerJe ne suis pas du tout un expert en peinture. J'aime bien, par contre, errer dans les musées ou me plonger dans des œuvres d'art. J'ai trouvé l'idée d'en utiliser certains pour leur donner un sens qu'ils n'avaient pas au départ, séduisante. Et je m'amuse beaucoup en procédant à ces "falsifications".
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