Elle n’est rentrée que le lendemain soir, sur le coup de sept
heures, volubile, les yeux brillants d’excitation.
– Elle est trop géniale, cette Hélène ! Comment on a
parlé toutes les deux ! Jusqu’à des trois heures du matin ça
nous a duré. On n’arrivait pas à s’arrêter.
– Inutile que je te demande, j’imagine, de quoi il a été
question.
– Ah, ben non ! Ça a même été notre seul sujet de
conversation, tu penses bien. Forcément !
– Et alors ?
– Oh, ben alors c’est parti dans tous les sens. Ce que ça
me fait d’avoir honte, mais alors là vraiment honte. Que ça me
chamboule que le diable à l’intérieur. Et elle, qu’il faut que
ce soit une femme qui la lui flanque la fessée, une jeune. Et qui
lui fasse mal. Le plus mal possible. Mais surtout, là où on a été
intarissables, c’est sur après, quand tu l’emmènes partout avec
toi ta fessée, que t’es obligée d’y penser et d’y repenser
parce qu’elle reste là, enfoncée en toi, à te lanciner. Qu’elle
irradie dans tous les sens. Que tu l’apprivoises. Que tu la
cajoles. Que tu la câlines. À ce propos d’ailleurs, tu sais ce
qu’elle m’a dit, Hélène ? Que ramasser sur les fesses,
c’est bien, oui. C’est même très bien. Mais qu’il y a encore
mieux, c’est de se faire fouetter aussi, en plus, sur les épaules
et sur le dos. Parce qu’alors ça t’habite complètement.
Partout. Tu peux pas y échapper. Tu n’es plus que ça. Et moi, ce
que je me demande, c’est si, finalement, j’aurais pas encore plus
honte comme ça.
– Pourquoi plus honte ?
– Parce que c’est la façon dont on punissait les
prostituées au Moyen-Âge ou, à d’autres époques, les esclaves
qui s’enfuyaient. Il y a plein de bouquins là-dessus. En tout cas,
ce qu’il y a de sûr, c’est qu’on va se revoir toutes les deux.
On a encore plein de choses à se dire. C’est vraiment trop bien de
pouvoir échanger avec quelqu’un qui vit la même chose que toi.
Même si c’est pas vraiment tout-à-fait pareil.
– Bon, mais je suppose que vous n’êtes pas restées au
restaurant jusqu’à trois heures du matin. On a dû vous mettre
dehors avant.
– Oh, oui. Oui. On était les dernières. Alors ils se sont
mis à éteindre les lumière, les unes après les autres. Mais nous,
on était tellement dans notre truc qu’on n’y faisait pas
attention. Il a fallu que le patron vienne nous demander de partir.
– Et vous êtes allées où, alors, du coup ?
– Chez elle.
– Où vous n’avez pas fait que parler, j’imagine !
– On a surtout parlé.
– Et ?
– Et, à un moment, elle m’a refait voir la fessée que tu
lui as donnée hier.
– C’est toi qui lui as demandé ou c’est elle qui te l’a
proposé ?
– Je sais plus au juste.
– Tu crois quand même pas que je vais gober ça ?
– Si ! Non. C’est-à-dire qu’à force d’en parler,
ça s’est fait tout seul. Tout naturellement.
– Et t’as regardé…
– Ben, oui.
– Seulement regardé ?
– Un long moment, en tout cas.
– Avant d’aller toucher. Eh bien, réponds !
– C’était encore tout chaud, n’empêche. Et drôlement
sensible.
– Si bien que tu lui as donné du plaisir.
– Presque tout de suite ça lui est venu. J’ai à peine eu
le temps. Faut dire que d’avoir discuté de ça pendant des heures
aussi…
– Et toi ?
– De voir comment elle prenait son pied, j’ai pas pu
m’empêcher. Personne aurait pu.
– Vous vous êtes bien amusées, toutes les deux, à ce que je
vois. Je vous y avais autorisées ?
– Ben non, mais…
– Il y a pas de mais qui tienne. Vous allez être punies pour ça.
– Il y a pas de mais qui tienne. Vous allez être punies pour ça.
Hé bien, ça va chauffer, donc. Elles auront de quoi discuter, du coup.
RépondreSupprimerEncore bien des rebondissements en perspective. Et bien des fessées.Pour leur plus grand plaisir à toutes les trois.
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