– J’avoue
que vous m’avez surpris, chère amie. Vouloir que nous nous
retrouvions ici, au Bois, alors que nous disposons d’un lieu bien à
nous où je peux, en toute discrétion, vous administrer les
retentissantes fessées auxquelles vous aspirez.
– Peut-être
ai-je mes raisons ?
– Sans
doute… Sans doute…
– Que
vous connaîtrez, soyez-en sûr, en temps opportun.
– Serait-ce
parce que votre ravissante croupe d’albâtre conserve des preuves
manifestes de la dernière correction qui lui a été infligée ?
– Elle
en conserve, assurément. Et d’éclatantes.
– En
sorte que vous ne souhaitez pas que je la martyrise davantage.
– Vous
savez bien, d’expérience, que cela n’a jamais été pour me
déplaire. Bien au contraire.
– En
effet. Serait-ce alors que la présence de tous ces gens, autour de
nous, qui ne savent pas, qui ne se doutent pas, fait naître en vous
de délicieuses sensations ?
– Ce
n’est pas vraiment désagréable, mais ce n’est pas de cela qu’il
s’agit non plus.
– Vous
mettez ma curiosité au supplice.
– Mon
pauvre ami, que je vous plains !
– Moquez-vous,
cruelle !
– Cruelle,
moi ! Comment vous y allez ! Cruelle ? Alors que je
m’abandonne, sans retenue et sans la moindre protestation, aux
châtiments que vous jugez bon de m’imposer chaque fois que vous
estimez que je les ai mérités.
– Il
est vrai.
– Et
c’est souvent.
– Je
n’en disconviens pas. À ce propos, d’ailleurs, comment diable
vous y prenez-vous pour que votre époux ne s’avise jamais de
rien ?
– Une
femme sait user de toutes sortes de subterfuges.
– Puis-je
les connaître ?
– Certes,
non. Contentez-vous de savoir qu’il est hautement improbable qu’il
découvre jamais à quels traitements vous m’exposez.
– Comme
vous voudrez.
– Eugène…
– Oui ?
– J’étais
ici avec lui dimanche dernier.
– C’était
donc cela !
– À
cette même table où je me trouve présentement avec vous. Ce n’est
pas bien, n’est-ce pas ?
– C’est
même très mal.
– Vous
allez me punir ?
– D’une
monumentale fessée que vous viendrez ici même asseoir, demain
dimanche, en sa compagnie.
– C’est
bien ainsi que je l’entendais.
– Alors
allons, Madame, allons !
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