Philibert
n’avait pas perdu de temps.
– J’ai
ce qu’il te faut… Ou du moins une première fournée.
– Ça
y est ? Déjà ! Chouette ! C’est qui ?
– Trois
charmants jeunes gens. Dix-neuf, vingt-deux et vingt-quatre ans.
Discrets. Joueurs. Bien de leur personne. Et que la perspective de te
voir tambouriner allègrement le fessier de ta colocataire enchante
positivement.
Il
m’a tendu un numéro de téléphone.
– Tu
peux appeler quand tu veux. Ils attendent que ça.
Je
l’ai fait le soir même.
– Où
on va ?
– Tu
verras bien.
– Pourquoi
tu veux pas le dire ?
– Pour
que t’aies la surprise.
– C’est
encore une cabine comme l’autre fois ? Oui, je suis sûre que
c’est ça. C’est forcément ça.
– À
moins que ce soit encore mieux que ça.
– Encore
mieux ?
Elle
a fermé les yeux. Un sourire radieux a illuminé son visage.
Ils
étaient installés à l’écart, tout au fond du café.
Je
l’ai poussée devant moi.
– Je
vous présente Marie-Clémence.
– Enchantés.
On
s’est assises.
– Marie-Clémence
dont, malgré tous mes efforts, je ne parviens pas à venir à bout.
– Peut-être
que vous n’êtes pas assez sévère ?
– Oh,
si ! Si ! Je vous assure… Eh bien ? Montre-leur,
toi !
Elle
m’a regardée sans comprendre.
– Les
photos de l’autre soir ! Tu les as bien. Je te les ai
envoyées.
– Les…
Ah, oui. Oui.
Elle
a sorti son portable, l’a allumé, m’a regardée.
– Eh
bien, vas-y ! Qu’est-ce que tu attends ?
Elle
a un peu hésité et puis le leur a bravement tendu.
– Ah,
oui, quand même !
– Pour
une déculottée, ça, c’est une déculottée.
– Avec
une fessée comme ça, elle a pas dû pouvoir s’asseoir d’un
moment.
Ils
se sont passé son portable. Ont fait défiler. Redéfiler.
Il y
en a un qui, par-dessus la table, lui a soulevé le menton du bout du
doigt.
– Pourquoi
tu fais ta vilaine comme ça ?
Elle
a baissé les yeux.
– Regarde-moi !
Et réponds ! Pourquoi ?
– Je
sais pas.
– Si,
tu sais ! Tu sais très bien. C’est que tout au fond de toi,
tu es une forte tête. Une rebelle. Mais les fortes têtes, ça se
mate. Même s’il y faut du temps. Beaucoup de temps. On te rendra
docile, tu verras. Très très docile. Bien plus docile encore que tu
ne l’imagines.
Ils
se sont levés.
Au
passage, il lui a ébouriffé les cheveux.
– On
est appelés à se revoir. Bientôt. Très bientôt.
– C’était
trop ! Non, mais comment c’était trop ! C’était pas
vraiment moqueurs qu’ils étaient. Non. Sévères plutôt. Avec un
air de reproche. Une espèce de dédain. C’était pire. C’était
mieux. Mille fois mieux. Et puis être obligée de leur montrer.
Moi-même. Je savais plus où me mettre. Comment j’ai eu honte.
Jamais de ma vie j’ai eu honte comme ça.
– Et
c’est pas fini ! Parce que la prochaine fois que tu m’obliges
à être sévère avec toi, je les fais venir. C’est devant eux que
tu la recevras ta fessée.
Ha bon ? Je ne m'y attendais pas du tout du tout lol.
RépondreSupprimerMarie-Clémence aime les surprises. Surtout quand elles sont déstabilisantes.
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