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Comme ses réalisations me parlent, j'ai eu envie d'écrire des histoires qui s'inspirent d'eux et les illustrent.
Voici donc le premier d'entre eux:
VOLEUSE
Elle
vociférait tout ce qu’elle savait. Elle, une voleuse, elle !
Non, mais alors là, c’était la meilleure. Elle ! Oh, mais ça
allait pas se passer comme ça. Ah, non, alors ! Elle avait le
bras long. Très.
– Et
puis d’abord, pour commencer, je vous faire fermer boutique, moi,
ma petite ! Ensuite il va vous tomber dessus un de ces contrôles
fiscaux dont vous me direz des nouvelles. Sur la paille, je vous
mettrai. Sur la paille. Il vous restera que les yeux pour pleurer. Et
encore !
– Bon,
ça y est ? Vous avez fini ?
Brièvement
déstabilisée, elle a marqué un court temps d’arrêt avant de
s’époumoner de plus belle. Non, elle avait pas fini, non. Parce
que c’était inadmissible d’accuser les gens, comme ça, sans
preuves.
J’ai
éclaté de rire.
– Sans
preuves ? Le magasin, chère madame, est équipé de caméras
dernière génération parfaitement indétectables.
Elle
a accusé le coup, balbutié quelque chose d’incompréhensible.
J’ai
enfoncé le clou.
– Ah,
ils vont apprécier, les gendarmes !
Elle
m’a lancé un regard inquiet.
– Vous
allez pas les appeler ?
– Bien
sûr que si ! Parce que moi, j’ai pas le droit de vous
fouiller, mais eux, si. Et j’en ai plus qu’assez, figurez-vous,
de me faire piller, comme au coin d’un bois.
– Les
gendarmes ! Non, mais vous vous rendez pas compte. Mon mari
occupe un poste de la plus haute importance et quand on va savoir…
La presse locale va nous tomber dessus. L’horreur absolue. Sans
compter que…
– Il
fallait y réfléchir avant.
– On
peut peut-être s’arranger.
– Comment
cela ?
– Je
vais vous payer. Le double de ce que ça vaut.
J’ai
fait la moue.
– Le
triple.
– Ce
serait un peu facile, non, vous trouvez pas ? On paie, on écrase
de son fric et on remet ça ailleurs.
Elle
a repris son air hautain.
– Mais
vous voulez quoi alors finalement ?
– Vous
donner une bonne leçon. Pour vous faire passer à tout jamais
l’envie de recommencer.
– Une
leçon ?
– Oui.
Une fessée. Déculottée. Je suis sûre que ça vous remettrait
définitivement les idées en place.
– Et
puis quoi encore ? Non, mais ça va pas ! Vous êtes
complètement barrée dans votre tête, vous, hein !
– Dans
ces conditions… Vous nous appelez, les gendarmes, Nathalie ?
– Tout
de suite, Madame !
Ma
vendeuse est passée derrière la caisse, s’est emparée du
téléphone.
– Non,
attendez !
– Oui ?
– On
peut discuter… Trouver une autre solution.
– Il
n’y a pas d’autre solution. Vous avez une minute pour vous
décider. Pas une de plus.
Et,
l’œil rivé à ma montre, j’ai commencé à égrener les
secondes.
– Une…
Deux… Trois…
À
cinquante, elle m’a jeté un regard furibond
– Puisque
vous ne voulez rien entendre…
– Vous
acceptez donc la sanction ?
Elle
a marmonné
– J’ai
pas vraiment le choix.
– Très
bien. Alors Gilbert va aller baisser le rideau – qu’on soit
tranquilles ! – et revenir s’occuper de vous. Il est
orfèvre en la matière, vous verrez…
Il
s’est assis. S’est tapoté les genoux.
– Viens !
C’est ici que ça se passe.
Elle
a blêmi sous le tutoiement. Voulu dire quelque chose. S’est
finalement tue. Approchée.
– Plus
près !
Elle
a obéi.
– Encore
plus près !
Il
l’a résolument fait basculer en travers de ses cuisses. A tout
aussitôt, dans le même mouvement, relevé la jupe haut. Très haut.
Au-dessus des reins. Elle a esquissé un geste pour la retenir, y a
finalement renoncé.
La
première claque, vigoureusement assénée, à même la culotte, lui
a arraché un cri. D’autres ont aussitôt suivi. En cascade. Elle
les a accompagnées d’une petite mélopée sourde de fond de gorge,
les yeux clos.
– Serre
les dents ! C’est un mauvais moment à passer.
Et
il a tapé de plus belle. S’est brusquement interrompu. A levé sur
moi des yeux interrogateurs.
– On
lui baisse sa petite culotte ?
Nathalie
a poussé un retentissant et enthousiaste « Oh, oui ! »
On a tous les trois éclaté de rire. Pas elle, qui a essayé de la
retenir, les doigts crispés sur l’élastique.
– Allons,
sage !
Il
la lui a descendue, d’autorité, jusqu’à mi-cuisses. Sa main
s’est à nouveau abattue. À pleines fesses cette fois. Beaucoup
plus fort encore. Beaucoup plus rapide.
– Arrêtez,
s’il vous plaît, arrêtez ! Je le ferai plus. Je vous
promets.
– Oui,
oh, alors ça !
Elle
a désespérément battu des jambes. Supplié. Crié.
Je
me suis approchée.
– Vous
savez que vous avez une très belle voix ?
Elle
m’a lancé un regard assassin.
– Et
que le rouge vous va à ravir.
J’ai
fait signe à Gilbert que… bon… ça pouvait peut-être suffire.
Au
grand désappointement de Nathalie qui a suggéré
– On
lui fait pas aussi à la ceinture ? Avec toutes celles qu’il y
a là, sur le tourniquet.
– Une
autre fois, Nathalie, une autre fois ! Peut-être que Madame y
aura pris goût. Et nous reviendra. Qui sait ?
Je trouve ça chouette quand 2 talents complémentaires se trouvent :)
RépondreSupprimerC'est très stimulant, en effet, de travailler en équipe. On est "obligé" de prendre en compte la vision de l'autre et de la marier avec la sienne propre. Et le résultat est forcément différent de ce qu'on fait d'habitude.
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