Philibert voulait me voir.
– Ben alors ! Tu fais la gueule ou quoi ?
– Hein ? Ah, mais non. Non. Pas du tout. Bien sûr que
non. Mais je suis tellement prise avec les deux autres, là…
– Que tu nous en oublies complètement.
– Je suis désolée…
– Ah, tu peux ! Parce que voilà trois garçons à qui tu
présentes une jeune femme au demeurant charmante. Tu les allèches
en leur jurant tes grands dieux que tu vas lui flanquer devant eux
une retentissante fessée. Que ça ne saurait tarder. Que c’est
imminent. Mais les jours passent, les jours passent et… il ne se passe
rien.
– Oui, mais je t’ai dit… C’est histoire de mettre
Marie-Clémence sous pression. Qu’elle ait le temps de faire plus
ample connaissance avec eux. Qu’elle ait beaucoup plus honte, comme
ça, le jour où ça aura lieu. Beaucoup plus honte que s’ils
étaient restés pour elle de quasi inconnus.
– Et c’est le cas ? Elle les voit ?
– Pas trop, non ! Pas du tout, même. On peut même dire
que depuis qu’elle leur a envoyé les photos, tout est au point
mort. Elle les appelle plus. Elle en parle plus. Silence radio. C’est
un peu de ma faute aussi. Parce que Marie-Clémence, si on n’est
pas constamment derrière elle, si on la pousse pas au cul… Mais
t’as bien fait d’aborder le sujet, je vais la remettre sur les
rails.
– Ce ne sera pas nécessaire. Parce qu’apparemment, elle a
pas attendu après toi.
– Comment ça ?
– Avant-hier encore, elle était chez Gauvain. Devant qui elle
exhibait complaisamment son petit derrière rougi.
– C’est pas vrai ! Tu es sûr ?
– Je le tiens du principal intéressé lui-même.
– Quelle garce ! Non, mais alors là, quelle garce !
Derrière mon dos. Sans même m’en toucher un traître mot. Ah,
elle veut se la jouer perso ! Elle va voir ce qu’elle va
voir ! Si elle croit qu’elle peut, comme ça, n’en faire
qu’à sa tête…
– Ce n’est d’ailleurs pas la première fois. Si j’ai
bien compris, elle se précipite systématiquement chez lui, dès
qu’elle y a attrapé.
– Et je suppose que…
– Que quoi ? Qu’ils couchent ensemble ? Absolument
pas. Il préfère, et de loin, se masturber sur ses fesses en les
contemplant avidement et l’écoutant raconter, bien en détail,
comment s’est déroulée la correction que tu lui as administrée.
Et ce qui l’a motivée. Ce qu’elle ne rechigne absolument pas à
faire.
– Je vois. Bon, mais dès ce soir, le problème sera réglé.
Il a froncé les sourcils.
– Réagir à chaud n’est pas forcément la meilleure des
solutions.
– Tu voudrais quand même pas que je laisse passer un truc
pareil sans réagir ?
– Non. Bien sûr que non. Mais attends ! Te précipite
pas ! Tu es en position de force : tu sais et elle ne sait
pas que tu sais. Laisse-la continuer à s’enfoncer. Tu séviras au
moment opportun…
– Tu crois ?
– Mais bien sûr ! D’autant qu’avec Brian et Valentin
aussi, je suis convaincu qu’il y a anguille sous roche.
– Ah, ben d’accord ! De mieux en mieux.
– Seulement autant Gauvain n’hésite pas à se livrer, et il
le fait même avec une certaine jubilation, autant les deux autres
sont beaucoup plus réservés. Je ne désespère pourtant pas de
finir par leur tirer les vers du nez. À condition que tu ne flanques
pas tout par terre en t’en prenant dès à présent à elle au
sujet de Gauvain.
– Vu sous cet angle…
Ca va chauffer, une fois de plus...
RépondreSupprimerÇa fait que ça… Quasiment depuis le début.
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