En ce qui concernait Marie-Clémence, Philibert avait assurément
raison : mieux valait, pour le moment, faire mine de tout
ignorer. Mais elle ne perdait rien pour attendre. Il y en avait une,
par contre, qui était très vraisemblablement au courant, qui
s’était bien gardée de s’en vanter et qui allait devoir me
rendre des comptes.
– Allô… Hélène ? Je t’attends. Immédiatement.
– Je préfèrerais, si ça t’ennuie pas, que…
– J’ai dit immédiatement.
Et j’ai raccroché.
Un quart d’heure plus tard, elle était là. En nage. Essoufflée.
Manifestement inquiète.
– Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce qui se passe ?
– T’oublies pas quelque chose, là ?
– Ah, si ! Oui.
Et elle s’est déshabillée. En toute hâte.
– Toujours tu dois être à poil en ma présence. Toujours. Et
tu le sais très bien. Alors tâche dorénavant de ne pas m’obliger
à te le rappeler.
Et je l’ai plantée là, debout près du canapé. Je suis allée
vaquer à mes occupations. Sans plus me préoccuper d’elle. Plus de
deux heures durant. Histoire de bien la mettre en condition.
Et puis je suis venue confortablement m’installer.
– Là ! Et maintenant je t’écoute.
– Tu m’écoutes ?
– Je t’écoute, oui. Vide ton sac !
Elle m’a jeté un regard interloqué.
– Mais au sujet de quoi ? À propos de quoi ?
– De Marie-Clémence.
– De Marie-Clémence !
– Oui. Eh bien ? J’attends.
– Mais je sais pas, moi !
– Joue bien les imbéciles ! Je te préviens, Hélène,
ou tu me dis ce que tu sais ou tu repasses cette porte pour la
dernière fois. C’est à prendre ou à laisser.
– C’est pas chez ses parents qu’elle sera le week-end
prochain.
– Ah ! Et elle sera où alors ?
– Chez Brian.
– Elle couche avec ?
– Oh, non, non ! C’est pas son truc, les nanas, Brian.
Non.
– Elle va y faire quoi alors ?
– Le regarder avec Valentin. Tous les deux. Elle adore ça,
voir des types ensemble.
– Et en échange ?
– Elle leur montre ses fesses quand elle en a reçu une.
– Décidément ! C’est une manie. Et pourquoi elle m’en
a pas parlé ?
– Elle savait pas comment tu le prendrais.
– Et toi ? Pourquoi tu m’as rien dit ? Tu dois
tout me dire. Tout. T’as pas encore compris ça depuis le temps ?
– Si, mais…
– Il y a pas de mais qui tienne. Bon, ben tu sais pas ?
On va aller participer aux festivités, nous aussi. Toutes les deux.
Il y a pas de raison. Tu m’accompagnes. Et d’ici là, pas un mot.
À personne. C’est bien compris ?
Hé bien, cela promet d'être intéressant...
RépondreSupprimerOn approche, tout doucement, de la conclusion.
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