– Allez, on
va te faire toute belle.
– Oui, oh !
Ça servira à rien. Comme d’habitude.
– Qui sait ?
– Tu
parles ! Voilà bientôt huit mois, Simola, que tu me prépares
tous les soirs, pour le cas où le maître manifesterait le désir
que je partage sa couche. Et voilà huit mois que ça n’arrive pas.
Ça n’arrive jamais.
– Il
dispose de ses esclaves comme il l’entend.
– Ce
qui signifie que, ce soir encore, nous serons une bonne trentaine, à
en être réduites, une fois de plus, à recevoir le fouet devant lui
pour raviver, par nos gémissements et nos contorsions, des désirs
qu’il assouvira avec d’autres. Toujours les mêmes. Pourquoi
systématiquement elles ?
– Parce
que tel est son bon vouloir. Parce que ce sont ses préférées,
qu’elles l’ont toujours été, qu’elles le satisfont et qu’il
n’a pas de comptes à rendre à qui que ce soit.
– Je
sais bien, mais…
– Mais ?
– Non.
Rien.
– Ça
ne te déplaît pas vraiment, avoue !
– Quoi
donc ?
– Le
fouet.
– Je
l’ai en horreur.
– Mais
pas ce qui vient ensuite. Quand vous vous retrouvez entre vous, après
avoir été flagellées, pour vous consoler et vous enduire
voluptueusement les unes les autres de toutes sortes d’onguents.
– Ça
brûle tellement ! Ça nous soulage.
– Et
les caresses que, dans la foulée, vous vous prodiguez généreusement,
c’est un autre feu, j’imagine, qu’elles ont pour but d’apaiser.
– Il
y aura bientôt un an que je n’ai pas serré un homme dans mes
bras. Ça me manque, Simola. Tu peux pas savoir comme ça me manque !
– Oh,
que si ! Sais-tu garder un secret ?
– Lequel ?
– Les
eunuques…
– Ne
peuvent pas grand-chose pour moi.
– À
l’exception, ici, de deux d’entre eux qui, bien que coupés,
peuvent encore se dresser bien droits et bien durs.
– Comment
est-ce possible ? Comment s’explique ce prodige ?
– Je
l’ignore. Et peu m’importe. Il me satisfont, chaque fois que j’en
ressens la nécessité, sans me faire pour autant courir le risque
d’être grosse. Cela me suffit.
– Et
qui sont ces deux phénomènes ?
– Tu
le sauras si tu me jures de n’en toucher jamais mot à personne.
Ils risqueraient leur vie. Et nous, la nôtre.
– Il
va sans dire.
– Alors
éclipse-toi discrètement ce soir et rejoins-moi ici.
– Ils
y seront ?
– L’un
d’entre eux. Que tu auras à ton entière disposition. À une
condition : que tu m’abandonnes tes lèvres quand il sera en
toi.
Je sais que je suis loin d'avoir rattrapé toutes les lectures, mais on aborde un nouveau genre ?
RépondreSupprimerEn tous les cas cela laisse présager une suite...
Pas vraiment un nouveau genre, non. J'essaie de diversifier un peu. Sinon le risque, c'est de raconter toujours un peu la même histoire sous des formes différentes. De toute façon, je ne vais pas tarder à suspendre cette série "Détournements coquins" que je vais remplacer par une série "Vintage" (récits à partir de dessins de fessées du début des années 1900) Quitte à reprendre par la suite, d'un œil neuf, les Détournements coquins.
RépondreSupprimerPour moi c'est nouveau, vu que j'ai tant à rattraper...
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