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– Ça
fait combien de temps qu’on se connaît, toi et moi, Kevin ?
– Oh,
là ! Des lustres !
– Plus
de quinze ans. Sans jamais le moindre problème. La moindre
ambiguïté. C’est rare une amitié comme la nôtre. C’est
précieux.
– En
effet, oui. Mais tu veux en venir où, là ?
– Je
veux en venir que j’ai quelque chose à te dire. Et quelque chose à
te demander.
– Eh
bien, vas-y ! Je t’écoute.
– C’est
très intime. Et vraiment pas facile.
– Alors
ferme les yeux. Ferme les yeux et lance-toi !
– Je
suis bourrée de fantasmes.
– C’est
quelque chose dont on a déjà parlé.
– Oui.
Sauf qu’il y en a un sur lequel je suis restée, jusqu’à
présent, totalement muette.
– J’ai
peut-être ma petite idée quand même…
– Je
crois pas, non.
– Tu
adores imaginer que tu as honte. Qu’on te fait honte.
– Hein ?
C’est pas vrai ! Mais comment tu le sais ?
– Tu
as laissé passer, depuis des années, sans t’en rendre compte, une
multitude d’indices. Et comme je suis très attentif à toi et à
tout ce qui te concerne…
– Je
baigne constamment dans la honte. À longueur de journée. Le moindre
incident, la moindre réflexion, je les transforme. Je les convertis.
J’en fais mon miel. Comment j’ai honte ! Et le soir, quand
je suis toute seule…
– Tu
te donnes tout le plaisir du monde.
– C’est
en train de prendre des proportions ! Je ne pense plus qu’à
ça. Je ne vis plus que pour ça. Et ça finit par m’effrayer.
– Il
y a vraiment pas de quoi !
– Tu
sais ce que c’est mon fantasme en ce moment ? Tous les soirs
il revient. Tous les soirs… Je suis nue, appuyée des deux mains à
la table de ma cuisine, légèrement penchée en avant. J’ai les
jambes écartées. Et un plug entre les fesses. Derrière moi, il y a
quelqu’un qui me frappe à tout va. Avec sa main. Avec un martinet.
Avec une ceinture. Avec un paddle. Avec tout ce qu’il veut. Je ne
sais pas. Je m’en fiche. La seule chose que je sais, c’est que ça
brûle. C’est que ça fait mal. Très. Je me cabre. Je crie. Je lui
hurle d’arrêter. « Pitié ! J’en peux plus ! »
Mais, en même temps, je veux pas qu’il arrête. C’est trop bon.
J’aime trop ça. Derrière moi, il s’en aperçoit. Parce que
j’ondule de la croupe. Parce que ça me ruisselle abondamment entre
les cuisses. Il s’en aperçoit et j’ai honte. J’ai trop honte
d’aimer ça. Qu’on sache que j’aime ça.
– Comment
ils brillent, tes yeux ! Et donc ? Eh bien, continue !
– Tu
te doutes, non ?
– Un
peu.
– Eh,
bien, dis !
– C’est
un fantasme que tu crèves d’envie de réaliser. Sauf que tu peux
pas demander ça à n’importe qui.
– Il
y a qu’à toi que je peux en fait.
Je
lui ai pris la main, l’ai fait lever.
– Viens !
C'est tellement difficile de dire qu'on a envie d'une fessée
RépondreSupprimerJ'ai bien aimé
Crocodelle
C'est vrai que c'est pas forcément simple. Une relation de confiance peut, malgré tout, faciliter les choses. Merci de ton passage et de ton commentaire.
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