Dessin de Kal
– Si
je vous ai convoquées dans mon bureau, Mesdames, c’est que je
voulais vous remercier. Vous faites vraiment preuve, toutes les deux,
d’une conscience professionnelle rare. Être restées, comme vous
l’avez fait hier soir, après votre journée de travail, pour
mettre une dernière main aux dossiers les plus urgents, c’est une
attitude qui vous honore. Je saurai m’en souvenir.
– Nous
sommes très attachées, l’une comme l’autre, aux intérêts de
notre entreprise.
– C’est
ce que je vois. Soyez-en félicitées. Vous n’êtes tout de même
pas parties trop tard, j’espère ?
– Oh,
non. Non. Vers huit heures. Huit heures et demi. Quelque chose comme
ça.
– Ah,
oui ? C’est étrange. À ce qu’on m’a dit, à onze heures
il y avait encore de la lumière.
– Onze
heures ! Oh, non. Non. On se sera trompé.
– C’est
d’ailleurs l’heure à laquelle on vous a vues sortir en compagnie
de deux personnes étrangères à l’entreprise.
– Nos
maris…
– Oui.
Nos maris. Qui sont venus nous chercher. Parce qu’ils n’étaient
pas trop rassurés de nous savoir toutes seules dehors, la nuit, par
les temps qui courent…
– Vos
maris, vraiment ? Ce n’est pas ce qu’on m’a dit.
– Mais
qui vous a raconté quoi à la fin ? On peut savoir ?
– Peu
importe. C’était qui, ces individus ?
Elles
se sont troublées, regardées l’une l’autre en silence.
– Vous
ne voulez rien dire ? Très bien. Les gendarmes, eux, sauront
vous faire parler.
– Les
gendarmes !
– Les
gendarmes, oui. Parce que… Vous mentez. Pourquoi ? Le plus
vraisemblable, c’est que vous avez introduit dans les locaux des
personnes désireuses d’avoir accès à nos données les plus
sensibles. En échange, très vraisemblablement, de compensations
financières substantielles.
– Mais
pas du tout enfin !
– Jamais
de la vie !
– Alors
j’attends de vous des explications crédibles et cohérentes.
Elles
se sont encore regardées. Ont hésité. C’est Eugénie qui s’est
finalement lancée.
– C’est-à-dire
que… voilà : on a rencontré quelqu’un. Deux quelqu’uns.
Chacune le sien. Et en parlant, comme ça, un jour, ils ont trouvé
que ce serait sympa de faire ça sur notre lieu de travail. On n’a
pas voulu d’abord, mais à force qu’ils insistent…
– Et
c’était bien ? Vous y avez trouvé votre compte ? Oui,
hein ? Vous envoyer en l’air ici, à l’endroit même où
vous passez vos journées, avec, en toile de fond, tout autour de
vous, la présence diffuse de vos collègues. Un moment inoubliable,
j’imagine… Tout l’étage a dû résonner de vos plaintes,
gémissements et hoquètements de plaisir. Non ?
Elles
n’ont pas répondu. Elles gardaient la tête obstinément baissée.
– Bien,
mais il s’agit là, vous en conviendrez, d’une faute grave. Vous
êtes donc remerciées. Ça prend effet sur-le-champ. La lettre de
licenciement que je vous adresserai dans la journée en exposera les
motifs de manière circonstanciée. À vous, ensuite, de vous
expliquer avec vos maris.
Elles
se sont regardées, consternées.
– Il
y aurait pas moyen de…
– De
quoi ? De passer l’éponge ? De faire comme s’il ne
s’était rien passé ? Ben, voyons !
– On
n’a pas dit ça.
– Ah,
non ? Et vous proposez quoi, alors ?
– On
sait pas.
– Que
je vous flanque une bonne fessée ? À l’une comme à l’autre.
Pour solde de tout compte. Quand on se comporte en gamines
écervelées…
Elles
se sont encore regardées, penchées l’une vers l’autre, se sont
chuchoté quelque chose à l’oreille.
– On
aimerait encore mieux ça.
– Oui,
enfin non. C’est pas qu’on aimerait, mais c’est qu’à tout
prendre, ça vaudrait encore mieux que d’être virées.
– Et
exposées aux demandes d’éclaircissements de vos maris, hein ?
Eh bien, restez ce soir ! Une fois que vos collègues seront
partis, on poursuivra cette passionnante conversation.
– Alors,
par qui on commence ? Eugénie ? Alyssia ? Oui,
Alyssia, tiens, plutôt ! On va garder Eugénie pour la bonne
bouche. Eh bien, venez ici, petite Madame ! Qu’est-ce que vous
attendez ? Là ! On dégrafe cette jolie ceinture… On
descend ce pantalon… Plus bas… Encore… Comme ça, oui. Et on se
met gentiment en position. Vous savez que vous avez un cul
magnifique ? Du coup, on va prendre tout notre temps. Il y a
rien qui presse. Vous êtes bien installée ? C’est vrai ?
Tant mieux. C’est important, ça, de se sentir à l’aise.
Qu’est-ce qu’on disait déjà ? Ah oui ! Je voudrais
pas être indiscret, mais c’est où, au juste, qu’il vous a
sautée hier soir, votre extra ? Attendez ! Dites rien !
Laissez-moi deviner ! Là, j’parie, juste en face, sur votre
bureau où il vous avait fait pencher à l’équerre. Vous en avez
de la chance. C’est les yeux rivés sur le théâtre de vos
exploits que vous allez être fessée.
Et
j’ai lancé une première claque, sèche, bien appuyée.Qui l’a
fait sursauter. Lui a arraché un petit cri.
– Eh,
oui, ça surprend, hein !
Suivie
d’une multitude d’autres. En pluie. En rafale. En crépitements
ininterrompus.
– Vous
marquez remarquablement bien. C’est absolument délicieux.
Eugénie,
fascinée, ne quittait pas la croupe de sa petite camarade des yeux.
– Ça
vous plaît, Eugénie ? Ne vous impatientez pas. Votre tour
viendra. Et je vous réserve un traitement de faveur. Parce que vous
êtes pour moi, à n’en pas douter, l’instigatrice de tout ça.
Non ? Je me trompe ?
Elle
a fait mine de n’avoir rien entendu.
J’ai
expédié sur le derrière d’Alyssia une autre salve qui l’a fait
psalmodier :
– Ça
fait mal… Ça fait mal… C’est affreux… Hou là là, que ça
fait mal !
Gigoter
tant et plus. Lancer des ruades. Se contorsionner dans tous les sens.
– Ouille !
Ouille ! Mais ouille !
Je
me suis arrêté.
– On
sera sage maintenant ? On ne viendra plus faire la polissonne
sur son lieu de travail.
– Oui.
Oh, oui !
Je
l’ai aidée à se relever.
– Là !
C’est fini. Mais vous vous rhabillez pas ! Vous attendez que
je vous le dise.
J’ai
fait signe à Eugénie.
– Allez,
à vous, maintenant !
Elle
s’est approchée, d’un pas décidé, a baissé son pantalon,
s’est étendue, sans un mot, en travers de mes genoux, a pris
solidement appui par terre avec les mains.
J’ai
laissé une main traîner sur ses fesses. J’en ai pris possession.
J’en ai longuement apprécié le grain, la texture.
– On
va leur donner de belles couleurs, vous allez voir ! Vous en
serez enchantée. Et votre ami aussi… Mais d’abord, vous allez
bien gentiment me demander de vous punir.
Elle
a poussé un long soupir, marmonné quelque chose entre ses dents.
– Pardon ?
J’ai rien entendu.
– Punissez-moi !
– Bien
volontiers. Comment ?
– Une
fessée.
– S’il
y a que ça pour vous faire plaisir…
Et
c’est tombé. À pleine fesses. Elles rebondissaient sous ma main.
Elles en conservaient longuement l’empreinte. Elles rougissaient à
qui mieux mieux.
Elle
serrait les dents. Pour ne pas gémir. Pour ne pas crier. Pour ne pas
me faire ce plaisir.
Je
me suis penché vers son oreille.
– Je
vous avais promis un traitement de faveur. Alors vous, je vais vous
déculotter. Complètement. Ce ne serait pas une vraie fessée sinon.
Elle
a encore soupiré, mais elle n’a pas protesté. Elle n’a rien
dit. Elle s’est laissée docilement faire.
Et
j’ai repris les choses là où je les avais laissées. Avec plus de
détermination encore.
Elle
a gémi cette fois. Elle n’a pas pu se retenir. Et elle a bondi du
derrière. Haut. De plus en plus haut.
– Vous
savez que vous m’offrez de charmants aperçus ? Je suis
comblé.
Encore
quelques claques, à plein régime, et j’ai mis fin à son
supplice.
– À
demain, Mesdames, à demain. Ce sera un véritable régal, pour moi,
que de vous regarder vous asseoir.
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