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– Qu’est-ce
tu fais ?
– Des
crêpes. C’est la chandeleur aujourd’hui.
– Tu
m’as l’air bien énervée.
– Je
suis pas énervée, non.
– Eh
bien, on dirait pas. Tu martyrises ce pauvre batteur qui t’a rien
fait.
– C’est
les autres connes aussi, au boulot. Tu sais ce qu’elle m’a dit,
la Duval, à la machine à café, devant tout le monde ? Que
j’étais la feignante de base. Moi, une feignante ? Qui c’est
qui reste le soir plus souvent qu’à son tour ? Qui c’est
qui se prend la tête avec les dossiers dont personne ne veut ?
Alors, merde ! Merde !
– Calme-toi,
Alyssia !
– Alors,
d’après toi, faudrait que je me laisse insulter sans réagir ?
– Il
n’a jamais été question de ça. Et fais un peu attention. Tu mets
de la pâte à crêpes partout.
– J’m’en
fous !
– J’t’ai
dit de te calmer, Alyssia !
– Évidemment,
c’est facile pour toi. Tout seul toute la journée devant ton ordi.
T’as personne pour te mettre les nerfs en pelote.
– Tu
vas y vider la bouteille de rhum dans cette jatte ?
– Mais
non, mais…
– Doucement,
j’t’ai déjà dit ! Tu vas finir par en faire une !
– Je
gère.
– T’as
intérêt ! Parce que tu sais ce qu’on a dit. Et on était
bien d’accord. La prochaine fois que tu casses quelque chose sous
le coup de la colère ou de l’énervement, tu te prend une fessée.
Il faut en finir avec ces espèces de crises qui t’attrapent de
plus en plus souvent.
– Je
sais, oui, mais je vais rien casser ! Oh, merde !
– C’était
couru.
– Je
suis désolée.
– Ce
qui n’y change rien. Regarde-moi ça ! Non, mais regarde-moi
ça ! Il y en a partout.
– Je
vais nettoyer. Je vais ranger.
– Oui,
ben après. Pour le moment on a beaucoup mieux à faire.
– Tu
vas pas…
– Te
mettre le feu aux fesses ? Si ! C’était bien ce qu’était
convenu, non ?
– Laisse-moi
une chance, Olivier ! Juste une !
– Je
t’en ai laissé des dizaines de fois des chances. Alors cette fois,
pas question que tu y coupes.
– Tu
vas pas me taper avec ce truc ?
– Si,
ce sera beaucoup plus efficace, tu verras. Allez, tu mets ton petit
derrière à l’air et tu viens bien gentiment prendre place en
travers de mes genoux. Là ! Prête ?
– Pas
trop fort, hein !
– Mais
non !
– C’était
fort. Comment ça m’a fait crier !
– Je
sais. J’ai entendu.
– Il
doit être rouge, non ?
– Écarlate.
– C’est
drôle, parce que tu sais quoi ? Ça me cuit, oui, mais en même
temps je me sens toute calme maintenant, tout apaisée. Je me sens
bien.
– C’était
le but.
– Je
vais ramasser les morceaux. Tout nettoyer. Et puis je vais en refaire
des crêpes. Mais d’abord embrasse-moi ! Et puis, merci,
Olivier, hein !
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