– Géniale,
cette soirée, non ?
– Ah, oui
alors !
– Et puis,
ils cuisinent sacrément bien, en attendant, pour des mecs.
– Sans
compter que, dans le jardin, c’est une chose, mais de les avoir là,
à poil, dans leur cuisine, à aller et venir, à s’asseoir, à se
relever…
– Ah,
ça t’a plu, ça, hein !
– Pas
à toi, peut-être ?
– À
un moment, la conversation avait pris un tour sacrément coquin,
n’empêche. Et sûrement que si on avait un peu insisté…
– Ils
se seraient mis à combattre pour nous.
– Je
crois aussi, oui. Oh, mais ce n’est que partie remise si on veut.
Et si on sait manœuvrer…
– On
saura. D’autant que c’est à leur tour de venir demain soir. Et
pas question de les laisser repartir sans avoir fait avancer le
schmilblick.
– L’impression
qu’ils donnent, c’est qu’ils seraient pas contre, hein,
finalement.
– Mais
pas avec les mêmes règles du jeu. À nous de la ramasser, la
fessée, sur ce coup-là. À celle de nous deux, du moins, qu’aura
fait le mauvais choix.
– Ce
qu’est nettement moins drôle que de la leur donner.
– Et,
si j’ai bien compris, c’est le gagnant qui la lui flanquerait.
Pour la punir de pas avoir pris parti pour lui. Avant d’aller
s’enfermer dans la chambre avec l’autre. Machiavélique, non ?
– Oui,
mais tout ça, c’était plutôt dit sur le mode de la plaisanterie.
Faut pas y attacher trop d’importance.
– Oui,
oh, alors là, j’en mettrais pas ma main au feu. On ne plaisante
jamais complètement au hasard. Il y a toujours un fond de vérité
derrière.
– Tu
crois ?
– Évidemment !
Oh, mais je vais en avoir le cœur net, n’importe comment. Et pas
plus tard que cet après-midi. En continuant son portrait à Gilles.
Quand on n’est que tous les deux, il se lâche complètement.
– Alors ?
– Ben
alors, c’est quand on veut. Ils demandent que ça.
– C’est
sûr ?
– Sûr
et certain ! On fait quoi ? C’est toi qui décides. Ce
sont tes voisins.
– D’un
côté…
– Ça
te tente bien. Depuis le temps que tu les reluques et que tu rêves
de te pâmer dans leurs bras, mais, de l’autre…
– Avec
la chance que j’ai, je vais forcément miser sur le perdant.
– Et
une fessée, on peut pas dire que ça te tente. Oui, mais ça, quand
on joue, on n’est jamais sûr de gagner. Ce serait trop facile.
– Tu
choisirais lequel, toi ?
– Gilles…
Ça coule de source.
– Je
crois quand même que Nicolas est plus costaud.
– Oui,
oh, ben alors ça, je suis bien tranquille que non.
– Si !
Il est plus râblé. Plus nerveux. Il en ferait qu’une bouchée de
ton Gilles, je suis sûre.
– On
parle dans le vide, là, n’importe comment.
– Pas
tant que ça, moi, je pense…
– On
vérifie ?
– On
vérifie.
– Eh
bien, allez, alors ! Ils nous attendent.
– Comment
ils y ont mis tout leur cœur,
n’empêche ! On voyait
vraiment qu’ils voulaient tous les deux gagner.
– Et
qu’est-ce que ça
a duré ! Ah, on a eu le temps d’en profiter…
– Jamais
je serais allée imaginer que Nicolas se défonce autant pour moi.
Qu’il ait autant envie de moi finalement.
– Sauf
qu’à l’arrivée…
– Oui,
bon, ça va. Pas la peine d’en rajouter. D’autant
que ça s’est joué à pas grand-chose au bout du compte.
– Mais
le résultat est là. Gilles
était le plus fort. Et alors je te dis pas après…
– Ben
ça, on a entendu.
– Un
jeune
mec comme ça, beau, bien
musclé, bien monté, bien
endurant, j’avoue que, même
dans mes rêves les plus fous, je pensais pas que ça redeviendrait
un jour possible. Faut dire aussi que tu nous as bien aidés. Parce
que t’avoir collé une fessée juste avant, ça l’avait sacrément
mis en appétit.
– Et
il y est pas allé de main morte, c’est
le moins qu’on puisse dire. Ça va peut-être te
surprendre, mais, en
attendant, c’était pas si désagréable que ça.
– C’est
bien ce qu’il m’a semblé. Ben, il
y a plus qu’à recommencer alors !
– C’est
quand tu veux. Et quand ils
veulent.
– Même
si c’est encore Gilles qui gagne ? Ce qu’est couru d’avance.
– Même…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire