Chaque
fois que j’avais besoin de faire le point, d’y voir clair,
c’était toujours, systématiquement, à Philibert que j’avais
recours.
– Je
suis un peu perdue, là.
– Parce
que ?
– Parce
qu’elle a raison, Hélène. J’y prends vraiment du plaisir à
tout ça. Et de plus en plus.
– Oui.
Et alors ? Il est où le problème ?
– Il
est que ça me perturbe complètement. Je me voyais pas comme ça.
– Tu
fais connaissance avec toi-même. C’est jamais simple. Pour
personne.
– Et
puis, en même temps, je le soupçonnais que c’était là, tout au
fond de moi. Mais je voulais pas le voir. Si j’avais accepté
d’être un tant soit peu lucide…
– Tu
as fini par l’être. La preuve…
– Ça
me fait peur. Parce que où ça va m’emmener tout ça ?
Maintenant que j’ai ouvert la boîte de Pandore…
– Tu
fais de mal à personne. Au contraire. Si j’ai bien compris, elles
sont très demandeuses. Et elles y trouvent leur compte. Aussi bien
l’une que l’autre.
– De
manière différente, mais oui… Oui.
– Eh
bien, alors !
– Avec
Hélène, au moins, je sais où je vais. C’est clair. C’est
limpide. Faut que je la dérouille. Ça lui fait prendre son pied. Et
comme c’est loin de me déplaire, t’as pas besoin de t’en faire
que je vais m’en donner à cœur-joie.
– Peut-être
que ça va beaucoup plus loin que ça…
– Oh,
ça, c’est sûr. Elle crève d’envie de m’appartenir, Hélène.
Corps et âme. De s’engluer à moi. Et je peux te dire que, si je
mets le paquet, elle est pas près de pouvoir se désenlacer.
– Je
le crois aussi.
– Avec
Marie-Clémence, par contre, je vais sans doute tâtonner un moment
dans le brouillard.
– Parce
qu’elle sait pas vraiment ce qu’elle veut ?
– Oh,
si ! Si ! Son truc à elle, c’est la honte. Et je peux
lui faire honte tant et plus, c’est pas le problème. Surtout que
pour moi ça a aussi son charme. Sauf que ça a ses limites. On peut
pas tourner indéfiniment en rond à deux. À un moment ou un autre,
faut bien changer de registre. Passer la vitesse supérieure. Ce qui
implique de faire intervenir d’autres personnes. Seulement, qui ?
J’ai bien prospecté, sur des sites spécialisés, mais sans
résultats vraiment probants. À part avoir fait la connaissance
d’Hélène…
– Ce
qu’est déjà pas si mal.
– Oui,
bien sûr ! Mais question recrutement, c’est vraiment pas ça
qu’est ça. Les mecs, j’évite. Parce que je suis pas née de la
dernière pluie. Je sais bien qu’il y a toutes les chances qu’ils
aient des tas d’idées derrière la tête. Et que ça risque d’être
des embrouilles à n’en plus finir. Quant aux nanas, elles se
bousculent pas au portillon. Si elles sont là, c’est, le plus
souvent, dans l’intention plus ou moins avouée de se faire tanner
le cul par un type avec qui il finira par se passer autre chose.
Alors regarder une fille tambouriner le derrière d’une autre, ça
les branche pas vraiment.
– Tu
veux que je t’en trouve, moi ?
– Tu
pourrais ? Ce serait super sympa.
– Mais
des mecs alors… J’ai que ça sous la main.
– Des
homos, comme toi ? Je suis partante. Avec eux au moins, je suis
tranquille qu’il y aura pas de lézard.
– Il
t’en faudrait combien ?
– Quatre
ou cinq. Mais alors qui sachent bien lui faire honte. Avec des
réflexions. Des moqueries, tout ça.
– Oui,
j’ai compris. Dans quelle tranche d’âge tu les voudrais ?
– Plutôt
jeunes. Ce sera beaucoup plus efficace.
– Je
m’en occupe. Je m’en occupe et je te tiens au courant.
– Merci.
T’es un amour. Ah, si je t’avais pas !
Ça fait du bien d’avoir un Philibert de bon conseil xD
RépondreSupprimerLequel Philibert fera, ultérieurement, une intervention des plus remarquées.
RépondreSupprimerHa oui ? j'ai hâte...
RépondreSupprimerÇa ne saurait tarder…
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