– Et
c’est souvent qu’ils se baladent à poil comme ça, tes voisins ?
– À
longueur de journée. S’il fait beau, évidemment. Soi-disant
qu’ils sont naturistes. Oh, mais ils sont très corrects, hein !
Ils sont d’abord venus me demander si ça me dérangeait pas. Comme
je leur ai dit… « Mes pauvres enfants ! Vous faites bien
ce que vous voulez. De toute façon, j’y vois plus grand-chose,
moi, maintenant, vous savez ! »
– Tu
parles ! À d’autres ! T’y vois comme à vingt ans.
– Oui,
mais, comme ça, ils se sentent plus libres.
– Et
toi, tu peux te rincer l’œil tout ton saoul.
– Si,
à mon âge, on peut même plus s’offrir le plaisir de reluquer des
beaux mecs, alors qu’est-ce qu'il reste comme satisfaction dans la
vie ? Il y a plus qu’à crever.
– Faut
reconnaître qu’ils sont sacrément bien foutus. Moi, si j’avais
des voisins comme ça…
– Tu
passerais ta vie au jardin. C’est bien ce que je fais.
– Non,
mais regarde-moi ces petites fesses ! Elles sont pas à
croquer ?
– Tu
prêches une convaincue.
– Si
je devais choisir…
– Tu
pourrais pas. Moi non plus. J’aurais à peine opté pour l’un que
je regretterais de ne pas avoir choisi l’autre.
– De
toute façon, la question se pose pas. Qu’est-ce qu’ils peuvent bien
avoir à fiche de nous, tu parles ! D’autant qu’ils doivent
avoir toutes les filles qu’ils veulent à leurs pieds.
– Peut-être.
– Non ?
T’as l’air dubitative. Remarque, deux types qui vivent comme ça
sous le même toit, il y a quand même pas mal de chances pour qu’ils
soient homos.
– Je
sais pas. D’un côté, il y a des trucs qui me donneraient à
penser que oui.
– Quels
trucs ?
– Ben,
par exemple, c’est souvent que Gilles, il fait la sieste dehors…
– Lequel
c’est, Gilles ?
– Le
plus petit. Le brun. Et que Nicolas le regarde dormir. Et qu’il
bande en le regardant. Il arrête pas de bander.
– Oui,
oh, ben alors !
– Mais,
d’un autre côté, souvent il y a des filles qui passent. Qui
restent tout le week-end. Et, quand elles repartent, ils ont le
derrière tout rouge.
– Comment
ça ?
– Ben,
ils se sont pris une fessée. Faut quand même pas que je te fasse un
dessin ?
– C’est
pas vrai ! Et ils sortent dans le jardin comme ça ?
– Ils
sont persuadés que j’y vois quasiment rien, je te rappelle…
– C’est
qui, ces filles ?
– Je
n’en ai pas la moindre idée.
– Peut-être
qu’elles savent des trucs sur eux. Et qu’elles les font chanter.
Ou la fessée ou on vous dénonce.
– J’y
ai pensé aussi.
– Ou
bien alors ils adorent qu’on leur tanne le cul. Que des femmes leur
tannent le cul.
– Je
croirais plutôt ça.
– Et
toi, pendant ce temps-là, tu restes tranquillement assise là, à
regarder tout ça de loin ! Si c’est ça, mais faut y aller.
Faut foncer.
– Je
sais pas, je…
– Mais
bien sûr que si ! Parce qu’ils attendent qu’une chose, si
ça tombe. C’est que tu leur en colles une. Tu penses bien que
c’est pas un hasard s’ils viennent te balancer comme ça leurs
petits derrières tout rouges sous le nez.
– Tu
crois ?
– C’est
pas que je crois, c’est que je suis sûre. Bon, mais allez !
On lance l’opération « voisins ». Et je te parie
qu’avant trois jours ils viennent nous offrir leurs fesses,
docilement allongés en travers de nos genoux…
(à
suivre)
Voilà une série qui promets. Le rôle des deux mecs semble bien défini, il reste esquisser un peu plus celui des deux femmes.
RépondreSupprimerEt il y aura peut-être quelques surprises, qui sait? Excellente journée à vous.
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