Les
jours passaient, les semaines passaient et cette Vanessa ne se
manifestait toujours pas.
– Va
falloir que je me substitue à elle, si ça continue.
Elle
ne répondait pas. Elle ne répondait jamais. Elle s’enfuyait.
Je
saisissais la moindre occasion d’en rajouter une couche.
– Non,
mais t’as vu dans quel état t’as mis l’appart ? Ah, c’est
pas avec Vanessa que tu te serais permis une chose pareille.
Et,
le soir, quand je rentrais, elle avait tout remis en ordre.
Il
lui arrivait aussi de se relever, la nuit, pour manger.
– C’est
pas ce que tu fais de mieux, mais c’est toi que ça regarde. Par
contre, que tu vides quasiment le frigo, tu crois vraiment que
Vanessa aurait accepté ça ?
Et
elle refaisait le plein dans la journée.
Elle
se couchait de plus en plus tard. Parfois jusqu’à des quatre ou
cinq heures du matin.
– Pour
faire quoi, si c’est pas indiscret ?
– Mais
rien en plus ! C’est ça, le pire. Je tourne. Je vire. Un
petit tour sur Facebook. Un autre sur les sites de jeux. Un autre au
hasard. De ci, de là. J’arrive pas à me mettre au lit.
Et,
évidemment, le lendemain matin, quand il s’agissait de se lever,
c’était la croix et la bannière. Mission quasi impossible. Tant
et si bien qu’elle séchait de plus en plus souvent les cours. Et
de plus en plus de cours.
– Tu
déconnes, là. Tu déconnes vraiment.
Elle
haussait les épaules.
– Je
me rattraperai.
Mais,
en novembre, elle a pris peur.
– J’ai
eu mes résultats de partiels. C’est un de ces désastres.
– Tu
l’as bien un peu cherché aussi, non ?
– Ils
vont pas apprécier mes parents, là-haut. Déjà que je redouble.
Qu’est-ce que je vais pas entendre !
– Et
puis même ! Sans parler de ça. Si c’est pour que tu te
retrouves sans rien à la sortie ! Pas le moindre diplôme. À
part le bac, mais le bac…
Elle
a pris tout un tas de bonnes résolutions. Qu’elle a tenues. Huit
jours. Et tout a recommencé comme avant. Exactement comme avant.
– J’y
arriverai jamais.
– Mais
si !
– Faut
que tu me réveilles le matin. Que tu me secoues.
– C’est
déjà ce que je fais.
– Oui,
mais insiste ! Insiste ! Tant que je suis pas levée, que
j’ai pas déboulé dans la salle de bains, tu me lâches pas. Tu me
promets, hein !
Ce
n’était pas une mince affaire.
– Bon,
allez, Marie-Clémence, debout.
– Juste
deux minutes.
Qui
en devenaient cinq, puis dix. Parfois vingt. Ou davantage encore.
– Tu
te lèves, Marie-Clémence ? J’y vais, moi ! Je vais être
en retard sinon…
Elle
s’y résolvait enfin. Avec force soupirs à fendre l’âme.
Et
puis il y a eu ce matin-là. Quatre fois déjà, j’étais venue la
secouer. À la cinquième…
– Marie-Clémence !
– Tu
me fais chier, pauvre conne ! Laisse-moi dormir.
Furieuse,
j’ai rabattu draps et couvertures jusqu’au pied du lit. Elle
dormait à poil. Sur le ventre. Ça tombait on ne peut mieux.
– Tu
vas voir ce qu’elle va te faire, la pauvre conne !
J’ai
calé mon genou au creux de ses reins. Et j’ai tapé. À pleines
fesses. À plein régime.
– Ah,
tu le prends comme ça ! Ah, tu le prends comme ça !
Mes
doigts rebondissaient sur ses fesses, y laissaient leur empreinte, en
incrustations rosées qui s’ancraient en profondeur, qui se
faisaient peu à peu vermeil rutilant.
Elle,
la tête enfouie dans l’oreiller, elle mélopait interminablement,
en sourdine.
– Houououououououou…
– Là !
C’est tout pour aujourd’hui ! Et maintenant tu te lèves et
tu vas te préparer.
Ce
qu’elle a fait aussitôt sans demander son reste.
Voilà, je me doutais que la cruche n'allait pas tarder á resentir sur sea fesses les effets de sa nonchalance xD
RépondreSupprimerFélicitations por la série.
C'était inéluctable. Il y aura encore bien des rebondissements. Et pas seulement sur les fesses. ;)
RépondreSupprimerBah voilà ! On y est ! je n'ai plus qu'une vingtaine d'épisodes à lire pour rattraper le retard... Chouette en fait !
RépondreSupprimerIl y en a 31 en tout. Et après, il y a une suite dont j'ai déjà écrit 17 épisodes. (il y en aura aussi une trentaine) Et après… on verra, mais j'ai déjà ma petite idée.
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