Je
me suis précipitée chez Philibert.
– À
cette heure-ci ? Mais qu’est-ce qui se passe ?
– Rien.
Enfin, si ! Je viens de lui en flanquer une à Marie-Clémence.
Et une sacrée !
– Oui,
oh, ben, c’est pas la première qu’elle se prend.
– Non,
mais moi, c’est la première que je donne.
– Et
alors ?
– C’est
trop fou ce que tu ressens. Jamais j’aurais cru. C’est mille fois
mieux que n’importe quoi. De la folie ! Non, mais pourquoi
j’ai pas connu ça plus tôt, moi ?
– Tout
vient à son heure.
– Un
moment que ça me démangeait de lui faire, mais j’arrivais pas à
me décider. Il y avait quelque chose qui me retenait, je sais pas
quoi. Mais là, ce matin, elle a vraiment franchi les bornes. Elle a
cherché ? Elle a trouvé. Et je peux te dire que c’est pas
fini.
Elle
est rentrée tard. Beaucoup plus tard que d’habitude.
– Où
t’étais passée ? Qu’est-ce tu fabriquais ?
– J’ai
traîné. Et j’ai pas vu passer l’heure.
– Bon,
mais à part ça, t’as rien à me dire ?
– Si !
Excuse-moi pour ce matin. Je suis désolée.
– Ah,
tu peux ! Parce que moi, je me décarcasse pour toi. Je fais
tout ce que je peux pour t’aider. Tu crois que ça m’amuse de
perdre mon temps à venir vingt fois dans ta chambre, chaque matin,
te secouer. Franchement, j’ai mieux à faire.
– Je
sais, oui.
– Et
tout le remerciement que j’en ai, c’est de me faire traiter de
pauvre conne. Avoue quand même que c’est fort de café.
– J’ai
abusé.
– C’est
le moins qu’on puisse dire. Alors reconnais qu’elle était
amplement méritée cette fessée, non ?
– Si !
Du
bout des lèvres. Et en baissant les yeux.
– Regarde-moi !
Et remercie-moi ! C’est la moindre des choses, non ?
Elle
a relevé la tête.
– Merci.
– De
quoi ?
– De
me l’avoir donnée.
Et
on a repris notre petit train train habituel. Comme si de rien
n’était.
J’ai
attendu qu’elle soit couchée et j’ai fait irruption dans sa
chambre. Je me suis assise au bord de son lit.
– Je
voulais te dire… Je viendrai plus te réveiller maintenant le
matin.
Elle
m’a jeté un regard surpris.
– Hein ?
mais pourquoi ?
– Parce
que… C’est pas te rendre service. Il est grand temps que tu te
prennes toi-même en charge, non, tu crois pas ?
– Je
vais m’oublier. Il y a des jours où je m’oublierai. Forcément.
– Et
tu le paieras cash.
J’ai
tranquillement ramené draps et couvertures au pied du lit. Je n’ai
pas eu besoin de le lui demander : c’est d’elle-même
qu’elle s’est retournée. Mise sur le ventre. J’ai tiré sur la
culotte de pyjama et j’ai longuement contemplé mon œuvre. Qui
avait gagné en profondeur. Dont les couleurs s’étaient épanouies.
On n’a rien dit. Ni l’une ni l’autre. J’ai remis le pyjama en
place et je suis retournée dans ma chambre.
Elle
a presque aussitôt passionnément psalmodié son plaisir. En longs
sanglots satisfaits.
À
mon tour, j’ai fait venir le mien.
Bon, affaire qui roule...
RépondreSupprimerEt qui roulera de plus en plus… ;)
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