– Tu
nous as fait faux bond samedi soir…
– J’étais
crevée, Antoine !
– Quand
même ! Quand même ! T’aurais pu faire un effort. Pour
une fois que j’étais là. Tu m’as apporté une vidéo au moins
cette fois ? T’as pas oublié ? Ah, ben tu vois quand tu
veux ! Donne ! Il y a quoi dessus ?
J’ai
vaguement bredouillé quelque chose.
– On
verra ça plus tard n’importe comment. Un autre jour.
Je
me suis sentie profondément soulagée et, en même temps,
terriblement déçue.
Il
m’a tendu une petite panière en osier dans laquelle se trouvaient
neuf billets pliés en quatre.
– Choisis-en
un !
– Fais
voir ! Sept. Eh bien en route pour la vidéo sept alors !
Il
l’a lancée. J’ai fermé les yeux. Je la connaissais trop bien
celle-là.
Il
m’a rappelée à l’ordre.
– Ah,
non ! Non ! C’est pas de jeu. Faut que tu regardes en
même temps que moi. Ça vaut pas sinon.
Damien.
Damien nu sur le lit.
– Ah,
ben on peut voir bien en détail comment il est fait, lui,
aujourd’hui. Beaucoup mieux que sur la vidéo de l’autre fois.
C’est qu’il est sacrément bien outillé, dis donc ! Je
comprends que t’aies craqué. Mais t’es où, toi, du coup ?
Ah, te voilà ! Enfin ! Bien décidée à te pencher sur la
question, on dirait. De très très près. C’est ça, prends les
choses en mains. Oh, mais c’est qu’on sent tout de suite la nana
d’expérience : tu me manipules ça avec une dextérité !
Il apprécie, dis donc, et pas qu’un peu ! Joli le petit coup
de langue, là ! Et on remet ça. Je sais pas pourquoi, mais je
sens que tu vas te l’enfourner dans la bouche. Tiens !
Qu’est-ce que je disais ? Il a bon goût ? Tu aimes ?
Ça m’en a tout l’air. Vu comment tu t’acharnes dessus. C’est
ça, mets-toi à genoux : tu seras plus à l’aise. Et puis cet
aperçu que tu nous offres, le cul en l’air comme ça ! Ah, on
n’ignore plus rien de tes petits secrets. Eh, mais c’est que tu
grognes ! Ah, mais si, si ! Tu grognes. En sourdine.
Écoute ! T’entends ? Même que c’est en train de
s’emballer. T’avales, là, je suis sûr que t’es en train
d’avaler. Non ? Eh bien, réponds ! Non ?
– Si !
– Allez,
un dernier petit bisou dessus. Et on remballe. Jusqu’à la
prochaine fois. Ah, il en a de la chance ce monsieur. Je suis sûr
que Laurent…
– Laurent
n’a rien à voir là-dedans.
– Ah,
ben si ! Si ! Parce que je suis sûr qu’un tel traitement
de faveur Laurent doit pas y avoir souvent droit. S’il y a jamais
eu droit d’ailleurs… Faudra que je lui pose la question.
– Tu
vas pas faire ça ?
– Ben,
pourquoi ? Je pourrais. On est très libres ensemble tous les
deux. On se raconte plein de choses.
– Écoute,
Antoine…
– Te
fatigue pas ! J’ai pas l’intention de parler de ça avec
lui. Du moins dans l’immédiat. Par contre, tu sais ce qui serait
bien ? C’est que tu remettes le couvert avec ce monsieur, mais
le derrière rougi, cette fois, d’une fessée toute neuve. Tu t’en
occupes ? Tu nous amènes ça pour la prochaine fois ?
– Oui,
mais…
– Mais
quoi ?
– Il
va s’apercevoir.
– Il
va faire plus que s’apercevoir. Parce que c’est lui qui va te la
donner.
– Hein ?
Mais…
– Tu
lui expliqueras. Que c’est pour la bonne cause. Il sera ravi, tu
verras. Et toi, ça te mettra en appétit.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire