lundi 16 mai 2016

La clef USB (9)

Une fessée ! Comme à une gamine de huit ans ! Une fessée ! Il l’avait fait. Il me l’avait vraiment donnée, ce salaud ! Quel salaud ! Oh, mais il allait me payer ça ! Et cher. Je savais pas encore comment, mais j’allais trouver. Alors là, sûr que j’allais trouver !
En attendant, dans la voiture, en rentrant, je me suis mentalement vengée. Copieusement. J’ai commencé par lui expédier un escadron de fesseurs à gages qui se sont relayés pour lui mettre le derrière dans un état, mais dans un état ! Il avait beau crier, supplier, ils ne voulaient rien entendre. Ah, j’en avais pour mon argent ! Et puis je l’ai obligé à se déculotter devant une centaine de filles qui riaient, qui commentaient, qui applaudissaient à tout rompre au spectacle de son postérieur violacé, qui hurlaient chaque fois qu’il voulait remonter son pantalon « Non ! Encore ! Encore ! », qui l’en empêchaient. J’ai imaginé des situations en pagaille. Je lui ai fait flanquer fessée sur fessée. Ça m’a fait un bien fou.

Laurent n’était pas à la maison. Je me suis mise aux fourneaux. En décidant que j’allais penser à autre chose. Qu’il fallait que je pense à autre chose. C’était impossible. Sans arrêt ça revenait. Par bouffées. Et la honte me submergeait. Comment j’avais crié ! Ce qu’il n’avait pas manqué de me faire remarquer : « Quelle jolie voix, Christina ! Surtout quand elle grimpe, comme ça, dans les aigus. » Et quel spectacle je lui avais offert ! Malgré tous mes efforts, je n’avais pas pu m’empêcher de battre des jambes et de gigoter. « Allons, Christina, allons ! Je sais bien que ce n’est pas la pudeur qui t’étouffe, mais tout de même un peu de décence ! »

Et puis ça a tout doucement émergé. Progressivement. Un sentiment différent. Qui a mis du temps à s’installer. Que j’ai mis plus de temps encore à accepter. Comme une sorte d’apaisement. De soulagement. Dont je n’ai tout d’abord pas compris la cause. Ça a flotté, tardé à se mettre en place. Antoine… Laurent… Que je trompais. Que je ne pouvais pas m’empêcher de tromper. C’était plus fort que moi. Laurent que je culpabilisais de tromper. La fessée… Ma honte… Encore Antoine. Encore Laurent. Tout ça s’est mélangé. Et puis, d’un seul coup, ça a été évident. Ce n’était pas pour avoir douté de la discrétion d’Antoine que j’avais été en réalité punie. C’était pour avoir trompé Laurent. C’était pour continuer à le tromper. J’avais payé. Je payais. Ça m’ôtait un poids énorme de la poitrine. Ça me remettait, au moins en partie, en ordre avec moi-même. Et j’ai éprouvé à l’égard d’Antoine un brusque élan de reconnaissance.

Une sorte de bien-être. De sérénité que je n’avais pas ressentie depuis fort longtemps. Et l’irrépressible envie d’être heureuse avec moi-même. La salle de bains. J’ai installé ma caméra. Je l’ai mise en route. Il voulait une nouvelle vidéo Antoine ? Il l’aurait : je lui devais bien ça. Je me suis assise. Au même endroit. Dans la même position. Le contact du carrelage avec mes fesses endolories m’a arraché un petit cri. La pomme de la douche. Le jet. Fort. Le plus fort possible. Sur mon clito. C’est venu vite. Très vite. Profond. Intense. J’ai regardé la caméra. Tout le temps que j’ai joui. J’ai repris tout doucement mes esprits. Et j’ai recommencé. Plus calme cette fois. Plus tranquille. Du bout des doigts que j’ai fait courir encore et encore tout au long de mon fendu, que j’y ai introduits, que j’y ai lentement fait aller et venir.
Deux petits coups légers à la porte.
– Christina ? Tu es là ?
J’étais là, oui !
– Antoine vient d’arriver.
– Je descends. J’en ai pour deux minutes.
Et je me suis voluptueusement finie.

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