Le
soir, à table, on est restées un long moment silencieuses. Sans
oser se regarder en face. Tout aussi embarrassées l’une que
l’autre. Je me suis jetée à l’eau.
– Si
on crevait l’abcès ? Ce serait mieux, non ?
Elle
a poussé un immense soupir de soulagement.
– Oh,
oui !
– Bon,
ben vas-y alors ! Explique ! C’était qui cette femme ?
– Vanessa.
– Vanessa ?
Ton ancienne coloc ? Celle qu’était là avant moi ?
– C’est
ça, oui.
– Ah,
ben d’accord ! Et c’était pas la première fois, j’imagine…
– Oh,
ben non, non !
– Et
c’était quoi, les raisons ?
– Quand
elle était ici ? Parce que j’avais mis un souk pas possible
dans l’appart. Ou parce que je l’avais empêchée de dormir en
m’envoyant en l’air toute la nuit avec un mec. D’autres trucs
aussi…
– Et
toi, tu te laissais faire ! Mais t’avais pas à te laisser
faire enfin !
– On
voit que tu la connais pas ! On peut pas lui tenir tête à Vanessa. C’est pas possible. Personne.
– Tu
parles !
– Si,
c’est vrai, hein ! Elle sait tellement ce qu’elle veut que
tu finis par être obligée de le vouloir avec elle. Par lui donner
raison. Par te dire que finalement, tu l’as bien méritée cette
fessée.
– Mouais !
Dis que ça te plaisait bien de la recevoir, oui, plutôt !
– Ah,
non ! Non ! Si tu savais comment j’ai horreur de ça. Ça
fait un mal de chien. Et après, ça te brûle pendant des heures.
– On
aurait pas dit, cette nuit, pourtant. Vu comment tu t’es comportée
quand elle a été partie.
– C’est
à cause… C’est pas la recevoir que j’aime. C’est l’idée
que je la reçois. C’est avoir honte. De l’avoir méritée. De
l’avoir reçue. De m’être laissée faire. De voir comment ça la
fait jubiler. Tout.
Quand
elle est sortie de la douche, le lendemain matin, elle a bien pris
soin de ne pas me tourner le dos. Et elle s’est aussitôt,
contrairement à son habitude, enroulée dans sa serviette de bains.
– Elles
y sont encore ?
Elle
a fait celle qui n’entendait pas.
– Hein ?
Elles y sont encore ?
– Quoi
donc ?
– Ben,
les marques, tiens ! Qu’est-ce tu veux d’autre ?
– Un
peu.
– Tu
fais voir ?
Je
n’ai pas attendu la réponse. J’ai tiré sur la serviette de
bains. Qu’elle n’a pas vraiment retenue. Juste un peu. Pour la
forme. Qui est tombée à ses pieds. Je l’ai prise par le coude,
fait pivoter sur elle-même.
– Ah,
oui, dis donc ! Elle t’a pas loupé.
Le
rouge s’était violacé. Avec, par endroits, des zones jaunies.
Noircies. Bleuies.
J’ai
avancé la main, effleuré une fesse, tout du long, d’un doigt
léger.
– Ça
fait mal ?
– Pas
trop.
J’ai
un peu appuyé. Plus fort. Encore plus fort.
Elle
a tressailli. S’est crispée. A réprimé un gémissement, mais n’a
pas cherché à m’échapper.
Je
l’ai gratifiée d’une petite tape amicale sur le derrière.
– Habille-toi
vite ! Tu vas être en retard.
Très prometteur... Hâte
RépondreSupprimerJe sens que ça va lui donner des idées…
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