Elle
est revenue le lendemain matin.
– Oui,
il faut qu’on parle. Parce que tu peux pas me demander une chose
pareille.
– La
preuve que si !
– Non,
mais tu te rends compte ?
– Parfaitement.
Ah, c’est sûr que pour une fille comme toi qui trimballe partout
ses grands airs supérieurs, qui proclame en permanence, haut et
fort, qu’il n’y a que sa petite personne qui compte, que le reste
de l’humanité est quantité méprisable, pas facile de devoir
ravaler son orgueil pour venir gentiment offrir son petit postérieur
dénudé à une bonne claquée. Mais c’est justement ce qui fait
tout l’intérêt de la chose. Pour l’exécutant d’abord. Moi,
en l’occurrence. Et, accessoirement, pour l’exécutée. Ça lui
remet quelque peu les neurones en place.
– C’est
ignoble. Tu es ignoble.
– Tu
penses ce que tu veux, mais tu te décides. On va pas tourner comme
ça pendant des heures autour du pot.
– Tu
le feras pas n’importe comment. Je suis sûre que tu lui diras rien
à Paul.
– Tu
verras bien.
– Il
y aurait pas moyen ?
– De
quoi donc ?
– Autre
chose. À la place.
– C’est-à-dire ?
– Je
sais pas, moi ! Une petite pipe, par exemple. je me défends pas
mal là-dessus, à ce qui se dit.
– La
fessée.
– Ou
même… Je suis à toi, si tu veux. Hein ? Ça te dit pas ?
– Non.
La fessée.
– Ce
que tu peux être chiant quand tu t’y mets !
– Qu’est-ce
tu fais ? Tu t’en vas ?
– Oui.
– Je
peux mettre la machine en marche alors ?
– Non.
Attends !
– Jusqu’à
demain, mais pas plus.
Il
était huit heures du soir, le lendemain. Bien sonnées.
– Ça
y est ? T’es décidée ?
– S’il
y a pas moyen de faire autrement.
– Il
y a pas moyen, non.
– Bon,
mais alors tu te dépêches. Qu’on en finisse.
– Ça,
c’est à moi de voir. Et moi, j’aurais plutôt envie de faire
durer au contraire. Bon, mais allez ! Tu te désapes. Et tout.
T’enlèves tout.
Le
pull. Rageusement.
– Oh,
oui, mais doucement… Doucement… Qu’on en profite. On va être
obligés de tout reprendre à zéro sinon.
Elle
s’est contenue. Elle s’est contrainte. Le pantalon. Qu’elle a
soigneusement plié et déposé sur la chaise.
– C’est
déjà mieux.
Le
sous-tif parme. En me tournant le dos. Elle l’a jeté sur la chaise
derrière elle.
– Doucement…
Doucement… On n’est pas pressés, j’t’ai dit. On a tout notre
temps.
La
petite culotte assortie. Toujours en me tournant le dos.
– T’as
un très beau cul ! Ça va être un vrai régal que de le faire
rougir. Allez, viens là maintenant !
Ce
qu’elle a fait de mauvaise grâce, la lippe boudeuse.
– Oh,
mais souris un peu !
Je
l’ai gardée un long moment immobile devant moi. Le temps de me
repaître tout à loisir de son adorable petite chatte rasée dont
les replis rosés s’aventuraient audacieusement à l’extérieur.
– C’est
pour moi que tu l’as mise complètement à nu comme ça ?
C’est gentil.
Elle
a haussé furieusement les épaules.
– Sûrement
pas, non.
– Pour
Paul alors ? Il aime ? Il apprécie ? Ça lui donne
envie d’aller y mettre le nez ? Quoique… c’est pas le
genre de type que t’imagines vraiment dans le rôle. Il trouve ça
sale, je suis sûr. Ou inconvenant. Non ?
– Ça
va durer longtemps ?
– Quand
je pense que tu m’as carrément proposé la botte hier. S’il
savait ça ! Non, tu la mérites, avoue, ta fessée ! Et
pour plein de raisons. Dis-le que tu la mérites.
– Je
la mérite.
– Ah,
non, mieux que ça !
– Je
la mérite. Là. Voilà. Tu es content ?
– On
va dire que oui. Même si c’est pas vraiment ça qu’est ça.
Et
je l’ai fait basculer sur mes genoux. Lui ai délicatement effleuré
les fesses, du bout des doigts.
– Décidément,
je les adore. Elles valent vraiment le coup d’œil. Si, c’est
vrai, hein ! Normal qu’elles les fassent craquer, les mecs. Un
cul pareil, c’est souvent qu’ils doivent vouloir y venir dedans,
non ? Non ? Tu veux pas le dire ? Oh, mais t’as le
droit d’avoir tes petits secrets, hein ! J’ai bien les
miens, moi aussi. Tiens, par exemple, si tu savais le nombre de fois
où, dans mes rêveries, je t’ai eue, comme ça, le cul à l’air,
en travers de mes genoux. Ah, qu’est-ce que j’ai pu t’en mettre
des fessées en imagination ! Et des sacrément corsées !
Tu étais tellement imbuvable aussi, tellement prétentieuse que
c’était impossible de pas en avoir envie. Et maintenant, c’est
pour de bon. Non, mais tu te rends compte ? Pour de bon !
Ce pied que je vais prendre !
J’ai
lancé une première claque. À toute volée.
Elle
a sursauté, poussé un petit cri de surprise.
J’ai
aussitôt enchaîné. À rythme lent, régulier. À coups bien
appuyés, mais pas trop. Juste ce qu’il fallait. Une fesse après
l’autre. Patiemment. Méthodiquement.
Elle
ne réagissait pas, la tête enfouie dans les coussins, comme absente
de ce qui était en train de lui arriver.
J’ai
poursuivi. Imperturbablement. Mes doigts s’inscrivaient sur sa peau
en longues traînées rosées qui ont progressivement viré au rouge,
puis à l’écarlate.
J’ai
accéléré le rythme et l’intensité des coups. Son derrière
s’est imperceptiblement soulevé. Plus haut. De plus en plus haut.
En soubresauts désordonnés qui l’ont fait s’entrouvrir, offrant
à mes regards, par intermittences, ses douces crénelures intimes.
Elle
s’est mise à gémir. En plaintes rauques. Profondes Qui ont pris
de l’ampleur. Se sont muées en cris.
– Tu
sais que tu as une voix magnifique ? Il serait dommage de ne pas
lui offrir l’occasion de s’envoler dans les aigus.
Et
j’ai donné ma pleine mesure. Elle aussi.
Je
l’ai aidée à se redresser.
– Les
meilleures choses ont une fin. Malheureusement…
Elle
est allée se rhabiller. Sans un mot.Le visage dur, fermé.
Quand
elle a eu fini, elle est venue droit sur moi, la main tendue, paume
en l’air.
– Mes
lettres !
Je
les lui ai données.
– Mais…
Faut que tu saches. J’ai fait des photocopies. Au cas où l’envie
de te tanner le cul me reprendrait. Ce qui a toutes les chances
d’arriver d’ailleurs.
Elle
m’a lancé un regard furibard.
– T’es
vraiment une crevure. Une saloperie de petite crevure.
– À
bientôt, Léa.
Elle
a claqué la porte à toute volée.
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