– Alors ?
Raconte, quoi ! Ce rugbyman, là…
– Damien ?
– Oui…
Tu l’as revu ? Ça s’est passé comment ?
– Super
bien ! Alors là, je peux te dire que c’est le mec qu’assure…
Et pas qu’un peu !
– J’en
suis ravie pour toi… Sauf qu’il existe pas ce type… Tu l’as
inventé de toutes pièces pour me les faire avoir à ta place les
fessées de Madame Robin…
– N’importe
quoi !
– Non,
pas n’importe quoi, non ! Parce que j’ai rencontré Jasmine.
Elle y était, elle aussi, en boîte samedi soir. Il y avait pas
l’ombre d’un rugbyman. C’était le même truc planplan que
d’habitude. Même avec Thibaud vendredi t’as rien fait. Tu t’es
contentée de siroter pendant des heures du whisky au bar en répétant
sur tous les tons… « Qu’est-ce qu’on se fait chier !
Non, mais qu’est-ce qu’on se fait chier ! » Quant à
la soirée d’hier, tu l’as passée à discuter sur Skype avec
Romane… Remarque, j’ai rien à dire, hein, parce que moi, de mon
côté, ça s’est pas passé tout à fait comme je l’ai raconté
non plus… Pas du tout même…
– Comment
ça ?
– Ben,
t’imagines quand même pas que vendredi je suis restée à me
morfondre dans ma chambre, non ? J’ai appelé Bérénice…
Des fois qu’elle soit libre et qu’on puisse passer la soirée
ensemble… Elle était invitée à un barbecue chez une copine à
elle… « Mais viens ! T’as qu’à venir ! »
Ça craignait quand même… Parce que je la connaissais pas cette
fille ni les gens qu’il y avait… « Oh, tu parles !
Qu’est-ce ça peut foutre ! Hyper sympas ils sont… Et tous,
hein ! » Effectivement ! Et il t’y avait une de ces
ambiances là-dedans ! Ah, ça, pour bien rigoler, on a bien
rigolé ! Et puis bon, au bout d’un moment tu te doutes bien
que ça s’est mis à faire des couples qui se sont isolés dans les
recoins les plus sombres du jardin… Il y avait un petit brun, pas
mal du tout, qui me tournait autour depuis le début. Je freinais
tant que je pouvais… Je le repoussais, vu l’état de mon
derrière… Et puis, finalement, au bout du compte, je me suis dit
que j’étais bien conne… Parce que qu’est-ce qu’il pourrait y
voir dans le noir ? N’importe comment je le connaissais pas ce
type… Je le reverrais jamais… Alors ! Oui, ben il a pas mis
trois heures à se rendre compte… Dès qu’il m’a eu mis les
mains sur les fesses… À cause de la chaleur… « Oh, toi, tu
t’es ramassé une fessée ! Ah, si ! Si ! Fais
voir ! » Avec son briquet il a regardé… « Et pas
une petite ! J’adore ! » Tu parles qu’il
adorait ! Ça l’a mis dans un de ces états, oui ! Ah, il
en était de la comédie… Et moi de sentir que je l’excitais
comme ça… Bref, on a passé une nuit d’enfer… Et on s’est
revus le samedi… Deux heures il a passées à me les regarder les
fesses… Et on n’a pas fait que ça… Le dimanche aussi…
Toujours aussi génial c’était… Sauf qu’elles commençaient
sérieusement à s’estomper les marques… C’est pour ça :
quand t’as voulu que je prenne ta place hier, je me suis pas trop
fait tirer l’oreille… Ça m’arrangeait plutôt… Parce que je
peux te dire que quand il les a vues réactivées comme ça hier
soir !
– Il
cherche pas à savoir ?
– Qui
c’est qui me les flanque ? Si ! Bien sûr qu’il m’a
posé la question… Mais top secret… Ça le regarde pas… Il en
profite, c’est déjà pas si mal… Non, par contre j’ai pensé à
toi…
– À
moi ?
– Oui,
parce qu’il a un bon copain à qui il en a parlé de tout ça et il
m’a demandé si des fois j’aurais pas une copine qui, elle aussi…
– C’est
ça ! C’est ça ! Et puis quoi encore ?
– C’est
Philibert son copain…
– Philibert ?
– Philibert
Lemoine, oui… Ce Philibert, dont tu essaies d’attirer
désespérément l’attention depuis des semaines…
– Ah !
– Maintenant
tu fais comme tu veux, hein ! Moi, ce que j’en dis !
– J’ai
réfléchi… Oui, mais alors qui c’est qui me la donnerait la
fessée ?
– Je
peux me dévouer…
– Et
ce serait quand ?
– Jeudi
soir… Juste avant on le ferait… Que ce soit bien frais…
– Allez !
Bon, mais tu tapes pas trop fort, hein !
– Ah,
ben si, attends, si ! Il va lui falloir quelque chose de
consistant à Philibert… Surtout la première fois… Si je me
contente d’effleurer…
– Avec
ça tu vas me le faire ? Avec la raquette ?
– Oui…
Que ça s’imprime bien…
– Je
serre les dents, vas-y !
– Là…
C’est bon… C’est pas mal…
– Hou…
La vache ! Je l’ai senti passer…
– Tant
mieux ! Ah, oui, d’ailleurs à propos, je voulais te dire…
Il y a rien de vrai dans tout ça… Ni Philibert ni le reste… Tu
vois, moi aussi, quand je veux, je peux raconter des flans… La
différence entre nous, c’est que les fessées, toi, tu me les fais
donner tandis que moi je te les donne moi-même…
– Alors
ça je peux te dire que tu vas pas l’emporter au paradis…
Cette histoire m'a plu. Charmante!
RépondreSupprimerMerci! En espérant que la prochaine vous plaira tout autant…
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