Le 8
rouge. Le 6 vert. À peine Laurent parti, le matin, je les faisais
venir. Ils combattaient pour moi. Avec acharnement. Avec fureur. Je
m’offrais au vainqueur. L’un. Ou l’autre. Ça dépendait. Je
jouissais dans ses bras. Éperdument. Parfois, dans la journée,
j’allais les retrouver. Et puis encore le soir. Avant que Laurent
rentre… J’étais complètement accro…
J’allais
quand même pas faire ça ! Non. Non. Je pouvais pas faire ça.
C’était la dernière des choses à… J’ai tenu une semaine et
puis, un beau matin…
– Allô…
Antoine ? C’est moi, Christina…
– Qu’est-ce
qui se passe ? Qu’est-ce qui t’arrive ?
– Rien,
mais tu sais la vidéo que tu as faite, l’autre jour, sur ton
portable ?
– Oui.
Eh bien ?
– Je
pourrais pas l’avoir ?
Son
rire.
– J’en
étais sûr ! Ça, j’en étais sûr. Ah, ça a dû y aller
depuis dimanche, hein ! Bon, mais je te l’expédie. Dans cinq
minutes, elle est dans ta boîte mail.
Je
l’ai tout aussitôt lancée…
Gros
plan sur mes fesses. Je suis absorbée dans la contemplation de
quelque chose par la fenêtre. Quelque chose qu’on ne voit pas.
Tout au plus perçoit-on des cris par moments. Des applaudissements.
Je regarde, fascinée. Ma main s’engouffre dans mon pantalon, s’y
active. On voit mon coude bouger. De plus en plus vite. Mon souffle
s’accélère. Et je jouis. À grandes plaintes éperdues. C’est
tout. C’est fini.
– Alors
pas trop déçue ?
– Non.
Enfin, si ! Un peu !
– Ben,
oui ! Forcément. On les voit pas, eux. Bon, mais ça peut
s’arranger… Il y a à nouveau match dimanche prochain…
– Les
mêmes ?
– Les
rouges, oui… Ils sont chez eux… Mais pas les autres…
Une
petite caméra… Qu’il a fièrement arborée…
– Je
peux faire à peu près tout ce que je veux avec ça… Et notamment
des gros plans hyper précis. Suffit que tu me dises…
– Que
je te dise ?
– Qui
je dois cibler…
J’ai
hésité. C’était mon secret, ça ! Mais, d’un autre côté,
si je voulais pouvoir l’avoir longuement à ma disposition. Et de
très très près…
– Le
8…
– Excellent
choix ! Je m’en occupe !
C’étaient
des blancs en face. Dont un 4 colossal qui s’élançait, tête
baissée, à la rencontre de mon 8 à moi. Mais il ne cédait pas. Il
l’arrêtait. Il le jetait à terre. Plus rien d’autre ne comptait
pour moi. Que lui. Qu’eux.
Antoine
a chuchoté à mon oreille.
– Imagine
s’il te voyait ! Imagine qu’il te voie !
J’ai
dégrafé ma jupe. Descendu ma culotte. Pour lui je l’ai fait. Mon
huit. Il me voyait, oui. Il me regardait. Il me regardait le
regarder. Il bandait pour moi. Il venait vers moi. Il m’ouvrait les
bras. Je me jetais contre lui. Contre sa poitrine. Son désir
palpitait contre mon ventre. Qu’il fasse de moi ce qu’il voulait.
Tout ce qu’il voulait. Il l’a fait. Il m’a prise. Devant tous
les joueurs. Qui s’étaient immobilisés sur le terrain. Qui
s’étaient tournés vers nous… On a joui. Ensemble. Tous les
deux.
– Eh
ben, dis donc ! Non, mais quel spectacle tu viens de m’offrir
là ! Sans la moindre pudeur. Sans la même retenue. Ah, non !
Ça mérite une bonne fessée, ça ! Oh, mais tu l’auras !
Tu l’auras, le moment venu…
Je
n’ai pas répondu. Je n’ai pas remonté ma culotte non plus. J’ai
continué à les regarder courir, alanguie… Derrière moi, il a
continué à filmer.
On
est restés jusqu’à la fin. Jusqu’à ce qu’ils quittent le
terrain.
– Tu
sais où ils vont, là, maintenant ?
– Ben,
oui… Oui… Ils rentrent aux vestiaires.
– Quoi
faire ?
– Se
doucher, j’imagine !
– Se
doucher, oui ! T’aimerais voir ça, hein !
– C’est
pas possible n’importe comment !
– Ah,
si, ça l’est, si !
– Comment
ça ?
– T’aimerais ?
Le
moyen de prétendre le contraire maintenant… Évidemment que
j’aimerais…
– Alors
on ira… Je t’y emmènerai…
J’ai
frissonné…
– Quand ?
– Tu
verras bien…
Bah.... il n'y a pas la suite ?
RépondreSupprimerIl y aura. C'est prévu. Mais pas dans l'immédiat. Je me réimmergerai dans ce récit aussitôt les "Mémoires d'une fesseuse"achevées.
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