– Non,
laisse-moi, Baptiste, s’il te plaît !
– Mais
qu’est-ce t’as ?
– Rien !
J’ai rien. Seulement je voulais pas que tu viennes aujourd’hui.
Je te l’avais dit…
– J’avais
trop envie…
– Oui,
ben ça tombe mal. Faut que je parte…
– Tu
vas où ?
– À
côté. Chez le voisin. Il m’attend.
– Il
t’attend ? Comment ça il t’attend ? Pourquoi ?
– Comme
si tu le savais pas !
– À
cause d’avant-hier ? Il était là ? Il nous a entendus ?
C’est ça ?
– T’es
très perspicace quand tu veux…
– Il
va pas encore te… ?
– Me
flanquer une fessée ? Ben, si ! Si ! Justement…
Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ?
– Mais
rien. J’ai rien dit…
– Tu
veux que je fasse quoi ? Que je l’envoie sur les roses ?
Il est complètement tordu ce mec. Dans le quart d’heure qui suit
il aura appelé Martial. Il lui aura tout déballé. C’est ça que
tu veux ? D’autant que Martial n’aura rien de plus pressé
que de mettre Lydie au courant. Ah, on sera dans de beaux draps tous
les deux. Toi comme moi. Alors il y a pas trente-six solutions. Faut
que j’en passe par ce qu’il a décidé… Et c’est vraiment pas
de gaieté de cœur, je t’assure !
– Alors ?
– Il
est là, à côté…
– Il
a réagi comment ?
– Comme
prévu. Il a pas vraiment protesté. Même pas pour la forme. Trop
content de pouvoir en profiter, tu parles ! Mais ça, j’en
étais sûre…
– Bon,
ben il y a plus qu’à alors !
– Il
y a plus qu’à… Oui. Comme tu dis…
– Allez,
mets-nous ce petit derrière à l’air…
– Ouche !
T’as pas fait semblant, dis donc !
– Me
dis pas que ça t’a pas plu…
– Si !
Oh, si !
– Ah,
pour piailler, t’as piaillé. Il en a eu pour son argent ton
Baptiste à côté, ça, on peut pas dire…
– Il
doit être dans un état !
– Et
comme c’est aussi manifestement ton cas… Un vrai feu d’artifice,
ça va être tous les deux…
– Je
sais pas…
– Mais
si, tu sais ! Allez, file, il t’attend…
– T’as
eu mal ?
– Ah,
ben ça !
– Fais
voir !
– Non.
Laisse-moi, Baptiste ! Laisse-moi, j’te dis !
– Hein ?
Mais pourquoi ?
– Non,
mais attends ! Je viens de m’en prendre une, il y a pas cinq
minutes, parce qu’on a baisé et toi, tu veux qu’on recommence
aussi sec derrière. T’es inconscient ou quoi ? C’est pour
le coup qu’il va pas me louper…
– Je
veux juste regarder…
– Ben,
voyons ! Non. Je te connais. Je sais comment ça va forcément
finir. Et, à l’arrivée, qui c’est qui va encore trinquer, ben,
c’est moi…
– Oui,
alors, si je comprends bien, c’est fini nous deux, quoi !
– Tout
de suite les grands mots… Mais non, c’est pas fini, non !
Bien sûr que non ! Seulement faut qu’on envisage d’autres
solutions… J’ai pas envie de me faire tanner le derrière chaque
fois qu’on va tirer un coup ensemble…
– D’autres
solutions ?
– Se
voir ailleurs… Par exemple… Bon, mais on en reparlera… Je
t’appelle ce soir sans faute… Va vite en attendant… Qu’on
soit pas tentés…
– C’est
moi !
– Je
vois ça, oui !
– Je
l’ai expédié Baptiste…
– Le
pauvre !
– Ah,
ben non, attends, normal que ce soit toi qu’en profites. T’as
fait tout le boulot…
– Même
que je peaufinerais bien encore un peu avant…
– Oh,
ça, tant que tu veux ! Avec plaisir…
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