On
joue au chat et à la souris… Je suis irréprochable… Mon travail
lui donne entière satisfaction… Ça ne durera pas… Il le sait…
On le sait… Ce sera quand je voudrai… Quand je l’aurai décidé…
Et ce jour-là…
Je
ne veux pas… Pas encore… J’aime trop sentir son attente… Je
la savoure… Je m’en délecte… Chaque matin il est là, derrière
moi… Il se penche… Il lit… Il supervise…
– Vous
faites d’immenses progrès, Gaëtane… Je m’en réjouis… Mais
en même temps, je le regrette… Profondément…
Il
va falloir… Bientôt… Parce que son attente est en train de
devenir impatience…
– C’est
parfait… Presque trop…
Si
je ne la comble pas, elle va se faire aigreur… Puis rancœur…
Alors
une première erreur… Un détail… Une broutille… Mais il la
relève… Avec jubilation… Les yeux brillants… L’heure est
proche…
Une
seconde… Dès le lendemain… Une troisième… Une autre encore…
Une pluie d’erreurs…
– Ce
n’était qu’un feu de paille, il semblerait, Gaëtane…
J’ai
la mine contrite… L’oreille basse…
– Je
suis désolée… Je vais faire attention… Je vous promets…
Il
hausse les épaules…
– Oui,
oh, les promesses… On sait ce qu’elles valent vos promesses…
Non… Par contre, on avait passé un petit accord tous les deux…
Vous vous souvenez ?
Je
me souviens, oui… Je rougis… Je balbutie…
– Peut-être
que… Une dernière fois… Une dernière chance…
– Ah,
non ! Non ! Rien du tout… J’ai été suffisamment
patient, il me semble… Non… Vous resterez là ce soir… Qu’on
règle nos comptes…
Je
frappe à la porte de son bureau… Pas de réponse… Je recommence…
– Oui…
Entrez ! Ah, c’est vous !
Comme
s’il le savait pas !
Il
écrit… Il m’ignore… Il fait durer… Relève enfin la tête…
– Eh
bien, déshabillez-vous ! Qu’est-ce que vous attendez ?
Sur
un ton, mais un ton ! Qui ne souffre pas de réplique… Et qui
me fait fondre… Tellement…
Que
je… Oui… Voilà… Voilà… Tout de suite… J’enlève…
J’arrache… Tout… Il veut…
Il
m’arrête…
– Pas
la culotte ! Je m’en occuperai personnellement la culotte…
Et
il se remet à écrire… Longtemps… Il lève les yeux sur moi…
Il fixe mes seins… D’instinct, je les recouvre de mes mains…
– Tsss…
Tsss… Allons ! Allons !
Je
les lui laisse…
Il
se lève enfin… Contourne son bureau… Me prend fermement par le
bras…
– Venez !
Sur
le pas de la porte, j’ai un mouvement de recul… Il rit…
– Mais
il y a personne… Il y a belle lurette qu’elles sont parties vos
collègues…
Elles
sont là quand même… Leur ombre… Leur présence… Elles
regardent… Narquoises… Moqueuses…
Il
s’assied à ma place, dos tourné à l’ordinateur…
– Approchez !
Encore !
Tout
près… Ses mains se posent sur mes reins… Il m’attire doucement
vers lui… Genoux contre genoux… Ses yeux s’emparent des miens…
– Être
obligé d’en arriver là ! Alors que si vous vouliez… Si
vous y mettiez un peu de bonne volonté… Parce que vous avez des
qualités… C’est incontestable… Seulement vous les gâchez…
Par votre étourderie… Par votre négligence… Vous avez
constamment la tête ailleurs, Gaëtane… Et s’il n’y a pas
quelqu’un pour vous prendre sérieusement en mains, c’est votre
avenir que vous allez compromettre… Vous allez retomber constamment
dans les mêmes errements… Non ? Vous ne croyez pas ?
– Si !
D’une
toute petite voix…
– Vous
l’admettez… C’est déjà ça… C’est un début… Oh, mais
on va pas vous laisser tomber… Vous êtes quelqu’un d’attachant…
Très… Alors on va s’occuper de vous… Vous verrez… Ils vont
aller vite les progrès… Dans trois mois vous ne vous reconnaîtrez
pas…
Il
passe les pouces sous l’élastique de ma culotte, de chaque côté,
au niveau des hanches… Il les y laisse… Il les y promène tout
doucement… Ça dure… Longtemps… Si longtemps…
– C’est
pour votre bien… Vous le savez… Hein que vous le savez ?
Je
le sais, oui… Bien sûr que je le sais…
Alors
il fait descendre… Il descend… Jusqu’en bas… Je ne ramène
pas mes mains… Je ne me cache pas… Je sors de ma culotte… Un
pied… Puis l’autre…
– Venez !
Je
viens… Je me penche… Je m’incline… Je suis en travers de ses
genoux…
Ça
tombe… Une première claque… Une seconde… Ça hésite… Une
troisième… Ça s’élance… Ça s’abat…
(à
suivre)
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