Trois
jours elles mettent les marques à disparaître complètement…
Trois jours pendant lesquels je prends mon travail résolument à
cœur… Je m’y absorbe… Je m’y engloutis…
Il
reste longuement debout derrière moi…
– Vous
êtes décidément quelqu’un de tout-à-fait imprévisible,
Gaëtane… Capable du pire comme du meilleur…
Et
puis, la semaine suivante, ça recommence… Je recommence… C’est
d’abord insignifiant… Une étourderie par ci… Une erreur par
là…
Il
fronce les sourcils…
– Faites
donc attention, Gaëtane… Vous retombez dans vos travers…
J’y
retombe, oui… Je m’y vautre… Avec délectation…
Il
hausse furieusement les épaules…
– Il
y a vraiment des fessées qui se perdent…
Pas
complètement… Parce que le soir même… Dans le secret de ma
chambre… « Il y a vraiment des fessées qui se perdent… »
Je le lui fais répéter… Dix fois… Vingt fois… Sur tous les
tons… « Il y a vraiment des fessées qui se perdent… »
Mais qu’à cela ne tienne ! Qu’il m’en donne ! Ça
suffit les discours… Des actes !
Il
n’ose pas… Il en crève d’envie, mais il n’ose pas… Je
prends les choses en mains… Je me déculotte… Je viens m’allonger
en travers de ses genoux… Je relève haut ma robe… Là !
Allez ! Ben, alors ? Qu’est-ce qu’il attend ? Il
se dégonfle ? Il se dégonfle pas, non ! D’un seul coup
ça tombe… En pluie… En grêle… Forcené… Acharné… Et ça
s’arrête comme c’est venu… D’un coup… L’orage est passé…
Il
contemple son œuvre… En épouse les contours du bout du doigt…
En malaxe les rougeurs… À pleines fesses… Ça vient doucement…
Tout doucement… De très loin… Ça m’inonde… Ça m’envahit…
Ça me submerge…
Au
bureau je suis moulue… Je suis brisée… M’asseoir est un
supplice… Je le fais délicatement… Du bout des fesses… Je
grimace… Il voit… Il a vu… Il me fait lever…
– Tenez,
Gaëtane, vous pouvez aller me photocopier ça, s’il vous plaît ?
Je
me rassieds…
– Et
me porter ça au bureau 4…
Je
suis à peine revenue que… Il y a une lettre urgente à aller
poster… Un dossier à aller chercher… Un lot d’agrafes qui doit
être resté en rade à l’accueil…
Debout…
Assise… Debout… Assise… Toute la matinée… Ça l’amuse…
Follement…
– Vous
pouvez rester cinq minutes, Gaëtane ? Il faut que je vous
parle…
Il
m’entraîne dans son bureau… Me regarde m’asseoir avec un petit
sourire d’arrière-fond…
– Oui…
Si je vous ai demandé de venir, c’est que, malheureusement, je ne
vais pas pouvoir vous garder…
– Hein ?
Mais pourquoi ?
– Vous
devez bien vous en douter un peu, non ? On ne peut pas compter
sur vous… Votre travail ne donne satisfaction que de façon
aléatoire… Je perds un temps fou à repasser derrière vous…
Alors vous comprendrez bien que dans ces conditions…
– Mais
c’est pas possible, ça ! Vous vous rendez pas compte !
Il faut qu’il soit validé, moi, mon stage… Sinon…
– J’ai
été suffisamment patient… La coupe est pleine…
– Donnez-moi
une chance… Une dernière chance… Je vous en supplie… Vous
serez content de moi, vous verrez… Et si c’est pas le cas…
– Si
c’est pas le cas ?
– Vous
aurez qu’à me punir…
– Vous
punir… Voyez-vous ça ! Et comment ?
– Comme
vous voudrez… Vous choisirez…
– Si
c’est comme je veux, alors c’est tout vu… Ce sera une bonne
fessée… Et cul nu…
– Ce
sera de ma faute… Je n’aurai qu’à m’en prendre qu’à
moi-même…
– Tout-à-fait…
– Oh,
mais vous aurez pas besoin, vous verrez… Vous allez être content
de moi…
– C’est
tout ce que je souhaite…
Je
suis sur mon lit… Je ferme les yeux… Il a des mots durs…
Tellement… Il me fait pleurer… Il me déculotte…
Il
me fait attendre… Une éternité… Et puis il cingle… Je cingle…
Par-dessus l’autre – celle d’hier – c’est
insupportable… Et c’est délicieux…
La
prochaine fois, ce sera vraiment lui…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire