9 août
– Enzo
avait une copine… Ivan était marié… Ton soupirant actuel aussi…
C’est une constante chez toi, dis donc…
– Ça
se trouve comme ça… C’est un pur hasard…
– À
moins que…
– Me
dis pas ça, Gilles… S’il te plaît, me dis pas ça…
– Pourquoi ?
Parce que tu sais que c’est vrai ?
– Mais
jamais de la vie enfin !
– Tu
la connais la femme d’Ivan ?
– Non…
Bien sûr que non… Comment tu veux ?
– Elle
a été au courant pour vous ?
– Je
crois, oui… En tout cas, c’est ce qu’Ivan m’a laissé
entendre…
– Et
t’as pas cherché à savoir ?
– À
savoir ? Mais à savoir quoi ?
– Comment
elle l’avait vécu, elle, ta relation avec son mari…
– Je
me suis pas posé la question…
– Tu
t’en fichais…
– Mais
non, mais…
– Bien
sûr que si que tu t’en fichais ! Du moment que tu pouvais
t’envoyer en l’air tant et plus avec Ivan… Le reste, pour toi,
ça ne présentait pas le moindre intérêt…
– J’étais…
– Dans
un état second… Je sais… Tu l’as déjà dit…
– Mais
pourquoi tu me parles d’elle ?
– Tu
sais ce qu’elle est devenue ? Ce qu’ils sont devenus ?
– Comment
je pourrais ? Je l’ai complètement perdu de vue Ivan…
– Eh,
bien, je vais te le dire, moi ! Quand tu as eu disparu de leur
existence, ils ont essayé de reprendre cahin caha une vie de couple
normale… Avec des hauts… Avec des bas… Ils n’y sont jamais
parvenus… Elle n’a jamais réussi à lui pardonner… Si bien
qu’ils ont fini par se séparer… Définitivement…
– Je
suis désolée…
– Tu
peux bien l’être tant que tu veux… Ça ne changera strictement
rien à la situation… Ah, t’en auras fait du dégât, ça, on
peut pas dire…
– C’est
pas de ma faute…
– Pardon ?
– Non…
Rien… Excuse-moi ! Tu vas me punir ?
– Uniquement
si tu estimes, en conscience, l’avoir mérité…
– Évidemment
que je l’ai mérité… Et puis…
– Et
puis ?
– Maintenant
que je sais… Que tu m’as dit… je vais culpabiliser comme une
malade… Tandis que si tu me punis…
– T’auras
payé… Et tu te sentiras mieux… Beaucoup mieux…
– Voilà,
oui…
– Et
ce qui serait encore plus efficace, ce serait que ce soit Emma
elle-même, la femme d’Ivan, qui te la donne cette fessée… Non ?
Tu crois pas ?
– Peut-être,
oui… Sûrement même… Seulement c’est pas possible, ça…
– Bien
sûr que si ! Dans une heure elle sera là…
11 heures
Une
grande femme brune… Sèche… Hautaine… Qui m’a fixée,
d’emblée, droit dans les yeux… J’ai baissé les miens…
– Alors
comme ça c’est toi… Fais-toi voir…
Son
doigt sous mon menton… Pour m’obliger à relever la tête…
– Ça
m’étonne pas… T’as bien la gueule à ça… À foutre le
bordel dans les couples des autres… C’est ton petit plaisir, ça,
hein ?
– Mais
non, mais…
– Déshabille-toi,
va ! Ça vaudra mieux que de raconter n’importe quoi…
Je
n’ai pas discuté… Je me suis exécutée… Lentement… De plus
en plus lentement… Je me suis interrompue…
– Eh
bien ? La culotte ! Elle mettait moins de temps à tomber
quand il s’agissait de te faire troncher par Ivan, hein ?
Je
l’ai retirée… En lui tournant le dos…
Elle
a ri…
– C’est
ça ! Mets-toi dans le bon sens…
Une
brusque poussée au creux des reins… J’ai été projetée, à
plat ventre, sur le canapé… Et ça a cinglé… Aussitôt… Un
martinet… Qui s’est abattu et réabattu… Dix fois… Vingt
fois… Trente fois… Inlassablement… À pleines fesses…
– Ah,
t’en as pris du bon temps… T’en as pris… Eh bien chacun son
tour…
Ça
a été encore plus fort… Plus rapproché… J’ai gémi… J’ai
crié…
Ça
s’est arrêté d’un coup…
C’est
Gilles qui m’a fait relever…
– Remercie
Emma… Elle t’a remise en paix avec toi-même…
– Oui…
Merci, Emma… Merci…
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