jeudi 3 janvier 2019

Les fessées de Blanche (9)


Elle se regarde, par-dessus l’épaule, dans sa psyché.
C’est inscrit en rouge flamboyant sur toute la surface.
Il n’y est vraiment pas allé de main morte.
Ben, c’est toi qui lui as demandé !
Oui, mais pas de taper comme un sourd !
T’avais pas précisé…
Ça coulait de source.
Elle hausse les épaules. Elle sourit. Elle suit la ligne d’une cinglée rougeoyante, du bout du doigt. L’y enfonce. Plus fort. Plus loin.
– Aïe !
Pas question, en tout cas, que, pour le moment, Pierre l’approche. Mais c’est quelque chose qu’il ne lui demandera pas, elle en est sûre, avant plusieurs mois.

Elle est couchée sur le ventre. Elle ne dort pas. Il y a un cœur brûlant qui lui bat dans les fesses. Douloureux, mais pas vraiment désagréable. Elle ferme les yeux. C’est pour Gontran. C’est pour lui. Elle est heureuse. Apaisée.
Et elle a honte. Tellement honte. Fouettée. Par un serviteur. Même si c’est Sylvain. Qu’elle connaît depuis des années. Qui était déjà au service de ses parents. Surtout parce que c’est Sylvain. Comment a-t-elle pu ? Elle repousse les images. Elles reviennent. Comment elle s’est trémoussée ! Elle rougit. Quel spectacle obscène elle lui a offert ! Et comment elle a crié ! Sans la moindre pudeur. Sans la moindre retenue. Honte… Oh, oui, honte ! Mais cette honte, elle est… Non, ne dis rien ! Elle ne veut pas savoir. Elle ne veut pas !

Sylvain l’aide à mettre le pied à l’étrier. À enfourcher Flamboyant.
Elle grimace.
Il arbore un air faussement inquiet.
– Quelque chose ne va pas, Mademoiselle ?
Elle baisse les yeux.
– Si, si ! Tout va bien.
Et elle éperonne. Il la laisse caracoler un bon moment devant lui et puis, le chemin s’élargissant, il vient à sa hauteur.
– Madame a réfléchi ?
– Réfléchi ? Mais à quoi donc ?
– À ce qu’elle compte faire…
Ce qu’elle compte faire ?
– Pour ce monsieur…
Mais rien. Rien de spécial. Rien du tout.
Il insiste.
– Si une faute se répète… Ou se prolonge…
Elle ne répond pas.
Quand elle lui tend les rênes, au retour, ses mains tremblent.

Gontran l’étreint. L’étouffe de baisers.
– Tu es fou…
– De toi, oui…
Et il lui dénude la poitrine, s’infiltre sous sa robe, s’empare de ses fesses, s’arrête brusquement, la regarde, interloqué.
– Qu’est-ce qu’elles ont ? Elles sont toutes chaudes. Fais voir !
Elle veut l’en empêcher. Un peu. Pas vraiment. Pour la forme.
– Ah, si ! Si ! Fais voir !
Il les découvre, se penche sur elles.
– Eh, ben dis donc !
Il y promène une main.
– Ton mari ?
Il n’attend pas la réponse.
Il la veut. Davantage encore que d’habitude. Elle est à lui.

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