14 heures 30
Bon
alors on faisait quoi ? On y allait quand même ?
– Évidemment
qu’on y va… On change rien… Ce serait passer aux aveux… Non…
On prend la voiture… Comme d’habitude… On avisera en cours de
route…
– Je
sais pas ce que vous en pensez, mais je crois quand même que le plus
sage, c’est de pas remettre les pieds là-bas… Du moins pour le
moment… Jusqu’à ce qu’on sache à quoi s’en tenir vraiment…
Oui,
ça allait de soi, ça… Oui… Parce qu’à l’évidence il y
avait pas cru une seule seconde Charles que c’était moi qui lui
avais flanqué la fessée à Christine…
– Ils
flairent quelque chose…
– Et
ils vont essayer d’en avoir le cœur net…
– Ils
vont quand même pas aller jusqu’à nous suivre ?
– Ou
à nous faire suivre ?
– Oh,
alors ça !
Bon,
mais alors concrètement on allait faire quoi, là, maintenant ?
D’abord
mettre les garçons au courant de la situation… Ça s’imposait…
Mélanie
a proposé d’appeler Ludo…
– Il
préviendra les autres…
Et
puis on allait s’offrir une gentille petite virée magasins… Pour
commencer…
– Oui…
Parce qu’on va pas passer toute l’ après-midi à ça non plus…
– Ce
qu’il faudrait après, c’est se trouver une petite plage
tranquille… Quelque part à l’écart…
Elle
en connaissait une Mélanie…
– Où
il vient jamais personne… Où on peut se baigner à poil si on
veut…
– C’est
génial…
– Oui,
hein ! Et faut connaître… Parce que pour la dénicher
celle-là…
– Si
quelqu’un arrive on l’entendra forcément en plus…
– Sauf
s’il laisse sa voiture à l’autre bout là-bas et s’il finit à
pied…
– Oui,
mais ça, à moins d’avoir une raison pour le faire…
– Il
aurait une sacrée surprise en tout cas le type… Trois petits culs
tannés de frais comme ça…
– Ah,
ça, pour les avoir tannés on les a tannés…
– Christine
surtout… Elle l’a dans un état…
– Oui,
mais attends ! Deux l’une sur l’autre elle a reçues…
Alors forcément…
– Vous
savez ce que je me dis ? Ben qu’il faudrait les mettre sur la
piste nos chers maris… S’ils nous savaient ici, toutes sages,
toutes mignonnes, ils seraient rassurés… Et on aurait à nouveau
les coudées franches… Parce qu’il va vite me manquer, moi,
Jaufret… Surtout maintenant…
– Vous
voulez que je m’en occupe ? Non… Parce qu’à tous les
coups je vais repasser à l’interrogatoire, moi… Dès ce soir si
ça se trouve… Alors suffit que je leur explique bien en détail où
on a passé l’après-midi et je vous parie ce que vous voulez que
demain ils débarquent là-haut pour vérifier que vous êtes bien
là… Et qu’il y a pas de mecs avec vous…
– Oui…
Sauf que la seule chose…
– C’est ?
– C’est
que ça leur prouvera pas pour autant que c’est bien moi qui la lui
ai donnée la fessée à Christine hier…
– Elle
a raison… Ça a parfaitement pu être quelqu’un d’autre… Ici
ou ailleurs…
– Ce
que vous êtes en train de me dire…
– C’est
qu’il va falloir que t’y passes pour de bon avec elle, oui…
Parce que tant qu’ils vous auront pas vues à l’œuvre ensemble
toutes les deux… De leurs yeux vues… ils auront forcément un
doute… Et ils vous ficheront pas la paix tant qu’ils l’auront
pas levé…
– Mouais…
– Ça
te poserait un problème ?
– Quoi ?
Que tu me donnes une fessée ? C’est quelque chose que j’ai
jamais vraiment envisagé… Mais après tout pourquoi pas ? Au
point où j’en suis… Et puis si c’est le prix à payer pour
qu’ils nous laissent tranquilles…
– Ça
m’en a tout l’air…
– Dans
ces conditions…
21 heures
– T’as
vu ? Ça a pas perdu de temps… Comment ils se sont jetés sur
Mélanie dès qu’on est arrivées…
– Ah,
ben ça, fallait s’y attendre…
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