jeudi 12 septembre 2019

Fessées punitives (20)


Elle savait, Océane. Il lui avait dit, Valentin. Elle savait ce qu’ils avaient envisagé comme solution.
– Ah ! Et c’est quoi ?
– Un tour de rôle.
– Comment ça ?
– Ben, désormais, quand on en aura mérité une, c’est pas celui avec qui on est en couple qui la nous la donnera, mais l’un des trois autres. Devant eux tous, ça aura lieu. Et devant nous toutes. Pour que ça porte plus.
– Et c’est qui qu’a eu une idée pareille ?
– Alors ça ! Oh, mais à mon avis ça vient ou de ton Julien ou de l’Étienne d’Émilie. Parce que Valentin ou Clément, je les vois vraiment pas dans le rôle. Ce qui les empêchera pas de profiter tant et plus de l’aubaine. En tout cas, je sais pas toi, mais moi, c’est une perspective qui va me faire me tenir à carreau. Et comment !
Moi aussi. Évidemment que moi aussi. Parce que quelle humiliation ce serait que de me faire claquer le derrière par des gamins qui avaient à peine la moitié de mon âge ! Quant à Étienne, ce serait pire. Mille fois pire. Il avait une telle façon de me faire me sentir coupable. Rien qu’en me regardant. Ou son ton en me parlant. Et ses mots. Alors s’il devait me punir…

Émilie aussi, elle savait. Elle avait même des informations complémentaires.
– Ce qu’ils envisagent, c’est ou bien de tirer au sort ou bien de constituer des binômes. Ils sont pas encore trop décidés.
– Des binômes ?
– Oui. Par exemple, Valentin te corrigerait chaque fois que nécessaire. Et Julien corrigerait Océane. Mais ce n’est qu’un exemple.
– Ils sont trop quand même, dans leur genre. Parce qu’on aurait peut-être notre mot à dire, non, vous croyez pas ?
Elle croyait pas, Océane, non.
– J’en passerai par où il veut. Parce que j’ai pas du tout envie qu’il mette un terme, nous deux. Mais alors là, pas du tout. Et puis c’est pour mon bien : faut absolument que j’arrive à me débarrasser de cette sale habitude. Alors si ça doit être plus efficace comme ça !
Émilie était de son avis.
– Moi, ce que je vois, c’est que si on est pas sans arrêt derrière moi, je suis incapable d’y arriver. Et il y a que les fessées qui y font. Après, que ce soit Paul, Jacques, Pierre ou André qui me la donne, ça m’est un peu égal. Enfin non. Non. Ça m’est pas complètement égal. Parce que ce sera bien plus vexant, quelqu’un d’autre.

Quant à Bérengère, avec cette nouvelle donne, elle était un peu plus convaincue encore qu’elle y échapperait.
– Parce que déjà, m’en mettre une devant du monde, pour lui c’était tout juste pas possible, mais en plus que ce soit quelqu’un d’autre qui me le fasse, alors là ! Non. Non. Je suis bien tranquille…
Ce qu’elle se demandait par contre, c’est laquelle d’entre nous trois il serait amené à fesser.
– Parce que vous, vous allez y avoir droit, c’est obligé.
On s’est récriées. Ah, mais non ! Non ! Pas du tout. On avait bien l’intention de faire en sorte que ça n’arrive plus.
Elle a eu un petit sourire en coin.
– Sauf que vous replongerez. Ça mettra le temps que ça mettra, mais un jour ou l’autre vous replongerez, c’est obligé. Et vous le savez très bien.
– T’es encourageante, toi, dis donc !
– Mais non, mais ça sert à rien de se voiler la face.
Ce qu’elle se demandait aussi, c’est laquelle d’entre nous il aurait préféré que le sort lui attribue.
Elle lui avait même posé la question.
– Il a éludé, vous pensez bien ! Il a pas envie que je sache. Mais j’ai quand même ma petite idée.
Qui était ?
Elle a levé les yeux sur moi.
– Lucile…
– Moi ! Ben, voyons !

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