Il
est odieux. Avec tout le monde. Avec Marie-Laure. Qui laisse passer
l’orage, impassible. Avec Samantha. Qui fond en larmes.
Son
téléphone sonne…
– Oui…
Non… Non… On verra…
Sonne
encore. Il s’engouffre dans son bureau. Comme un furieux. Elles en
profitent…
– Eh
ben, dis donc !
– Sa
femme le trompe si ça tombe…
– Ou
son gamin accumule connerie sur connerie…
– À
moins qu’on lui souffle dans les bronches en haut lieu…
Bénédicte
se penche discrètement vers moi…
– On
se voit à midi, hein…
Il
tapote interminablement sur son portable…
– Monsieur,
s’il vous plaît… Qu’est-ce que je fais pour le dossier
Lartille ?
– Ce
que vous voulez… Vous êtes payée à la fin du mois, non ?
Alors démerdez-vous !
Et
Marie-Laure éclate une nouvelle fois en sanglots…
Le
même restaurant…
– Alors ?
Raconte !
– Que
je raconte ? Mais que je raconte quoi ?
– Ben,
hier soir…
– Il
y a rien eu du tout hier soir…
– Tu
me prends vraiment pour une idiote, hein ? Tu marches comme un
canard… T’as toutes les peines du monde à t’asseoir… Bien
pire qu’hier… Et tu veux me faire croire qu’il y a rien eu !
– Il
y a rien eu, non…
– Ben,
voyons ! Non… Je vais te le dire, moi, ce qu’il y a eu…
T’as pas voulu que j’assiste… Alors vous vous êtes retrouvés
ailleurs… Tout simplement…
– Mais
jamais de la vie enfin !
– S’il
y a un truc dont j’ai horreur, c’est bien qu’on me roule dans
la farine… Ah, tu veux jouer, ma petite ! Eh bien, on va
jouer… Et, pour commencer, tu vas me réserver ta soirée…
– Ma
soirée ? Mais pour quoi faire ?
– Tu
verras bien… Et t’as intérêt, hein ! Parce que sinon
demain matin tout le service est au courant que tu te ramasses des
fessées par le patron… Et alors là j’te dis même pas…
– J’te
présente Martial…
– C’est
donc vous !
– C’est
elle, oui ! Qui me soutient dur comme fer qu’elle y a pas eu
droit hier soir… Bon… Mais on va voir ça… Elle va nous
montrer… Eh, ben vas-y, toi ! Qu’est-ce t’attends ?
– Que
je…
– Mais
oui ! Allez ! Baisse-moi tout ça ! Il va pas en
perdre la vue… Ah, ben voilà ! Et c’est bien ce que je
disais… C’est tout frais… Hier soir il te l’a collée… Tu
diras pas le contraire maintenant…T’es allée chez lui, c’est
ça, hein !
– Mais
pas du tout !
– Et
tu couches avec, j’parie… Il t’en met une… Ça t’excite…
Et vous vous envoyez en l’air par là-dessus… Ah, ben c’est du
propre ! Qu’est-ce t’en penses, toi, Martial ?
– Qu’on
peut pas laisser passer ça comme ça…
– Oui,
hein ! Tu lui donnes ou je lui donne ?
– Donne-lui,
va ! c’est toi qui te la supportes toute la journée au
boulot…
Elle
m’attire à elle… Me fait basculer sur ses genoux… Et elle
tape… Lentement d’abord… Le temps de trouver son rythme… Et
puis généreux… Enthousiaste… Elle s’interrompt brusquement…
– Il
y a une petite surprise… Regarde qui c’est qu’est là…
– Mais…
– Marie-Laure,
oui… Oh, mais t’inquiète pas… Elle dira rien…
Et
elle reprend de plus belle…
– En
tout cas, elle y trouve son compte notre petite stagiaire, je peux
vous dire… Il y a des signes qui ne trompent pas…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire